Economie

Un nouveau scandale à EADS

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Plusieurs dirigeants d’EADS doivent être entendus cette semaine par la police financière dans le cadre de l’enquête judiciaire sur des délits d’initié qui auraient été commis au printemps 2006 chez le géant aéronautique européen. Les identités des dirigeants concernés n’ont pas été révélées mardi. Mais, selon des sources proches du dossier, l’ex-coprésident exécutif du groupe Noël Forgeard, dont le nom est cité dans cette affaire, ne figure pas parmi les convoqués.
Ces responsables sont convoqués devant les policiers de la brigade financière sur commission rogatoire des juges Philippe Courroye et Xavière Simeoni, selon ces mêmes sources qui confirment une information du site Internet du mensuel économique Capital.
L’instruction avait été ouverte le 20 novembre 2006 contre X pour "délit d’initié, diffusion de fausses informations et recel sur le titre de la société" à la suite du dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile le 16 juin 2006 d’un actionnaire individuel.
Des perquisitions avaient eu lieu en décembre 2006 à Paris au siège français d’EADS ainsi qu’au siège de l’actionnaire Lagardère. Selon les plaignants, plusieurs hauts cadres et dirigeants d’EADS ont profité de la vente d’actions du groupe avant que le cours ne chute, dont M. Forgeard, ainsi que François Auque, directeur d’EADS Space, ou encore Jean-Paul Gut, directeur général délégué. Les plaignants affirment que les cadres étaient au courant qu’un retard dans les livraisons de l’avion géant A380 allait être annoncé quelques semaines après et provoquer une chute importante du cours.
Mi-juin 2006, au lendemain de l’annonce du retard des livraisons, le cours d’EADS s’est effondré de 26% en une séance à la Bourse de Paris. Au mois de mars précédent, M. Forgeard avait vendu 162.000 titres pour une plus-value totale de 2,5 millions d’euros.
M. Gut avait vendu 75.000 actions, encaissant un bénéfice de 1,15 million d’euros.
L’enquête judiciaire s’intéresse également au groupe Lagardère puisque ce dernier avait annoncé en avril 2006 avec son co-actionnaire DaimlerChrysler la cession d’une partie de ses participations dans EADS. Parallèlement à la justice, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a diligenté une enquête sur le même sujet.
Des perquisitions ont été menées récemment sous son égide. Par ailleurs, un directeur délégué d’EADS, Denis Verret, devait être entendu mercredi après-midi par deux membres de la commission des affaires économiques du Sénat chargés d’un "rapport d’information" sur EADS et Airbus, a-t-on appris auprès de la haute assemblée.
En décembre, le Sénat avait repoussé la demande du PS de créer une commission d’enquête parlementaire sur les retards de production du groupe. Le juge Courroye, qui devait être installé mercredi comme procureur de la République de Nanterre, laissera à sa collègue Mme Simeoni la suite de l’instruction.

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