Economie

Zouhair El Aoufir dresse le bilan d’une année de son mandat

© D.R

ALM : Un an à la tête de l’ONDA, quel bilan faites-vous ?
 

Zouhair Mohamed El Aoufir : Un travail de fond, avec le concours de toutes les parties prenantes de l’ONDA, a été accompli pendant cette période. En partant des missions fondatrices de l’ONDA, et après avoir fait un diagnostic de notre état actuel, nous avons tracé une feuille de route, avec une rationalisation et optimisation de nos plans d’actions, appuyée par notre conseil d’administration, aboutissant à 5 axes d’orientation stratégiques. Il s’agit de la restauration de la confiance avec les parties prenantes, du recadrage stratégique du plan d’investissement, du renforcement de la culture client, d’un autre axe ayant trait à la gouvernance, l’organisation et les RH et un dernier relatif au renforcement du partenariat international. Il faut dire qu’aujourd’hui l’ONDA est un Office résolument tourné vers l’avenir. Notre objectif principal est de réussir nos missions en faisant de notre Office un établissement public exemplaire, une référence de premier plan dans tous ses domaines d’activité. Un socle de valeurs communément partagées et une stratégie ambitieuse cadrent et illustrent le sens de nos actions pour les 5 années à venir.

Et le trafic aérien ?

Avec près de 17,3 millions de passagers, le trafic aérien en 2014 a affiché une hausse de 4,84% par rapport à l’année écoulée, avec une nette progression du trafic domestique (+16,34%). Le trafic international a, quant à lui, connu une progression de 3,7% avec une augmentation significative du trafic avec l’Afrique (+20,3%). De ce fait, notre chiffre d’affaires a progressé de 9% , les redevances aéronautiques sont en hausse de 7,5%, à 2,6 milliards DH, sous l’effet combiné de la croissance du trafic passagers (+4,84%), du nombre de mouvements (+4%) et la croissance du survol (+11,5%). On peut aussi signaler que les redevances extra-aéronautiques ont atteint 596 millions DH avec une évolution de 14% par rapport à l’année 2013. Cette évolution est principalement due à la croissance des redevances commerciales (+15,5%) et domaniales (+6%) enregistrées à travers les principaux aéroports du Royaume, par le fait de nos actions commerciales durant cette année écoulée.

Et pour le budget 2015 ?

Une enveloppe de 3,88 milliards DH a été allouée aux investissements. Ceux-ci concernent essentiellement l’accroissement des capacités aéroportuaires (1,69 milliard DH), le renforcement de la sûreté et la sécurité (939 millions DH), le développement de la capacité aérienne avec la construction d’un nouveau Centre de contrôle régional à Agadir, etc.
Nous tablons sur un chiffre d’affaires de 3,5 milliards DH, basé sur des hypothèses de croissance soutenue du trafic passagers, des mouvements d’avion et du fret aérien.

Parlez-nous un peu de votre plan d’action et les projets prévus en 2015 ?…

Nous avons prévu, comme signalé plus haut, une enveloppe budgétaire de presque 4 milliards DH pour les investissements 2015, ce qui représente une bonne contribution de l’ONDA aux investissements publics. Ces investissements s’inscrivent dans la continuité des efforts entrepris dès début 2014 pour conduire à terme les projets structurants engagés.

Ainsi outre le chantier de l’extension du terminal 1 de l’aéroport Mohammed V, l’année 2015 sera marquée par la poursuite des projets de développement des installations terminales des aéroports Marrakech Menara et Errachidia, et par l’achèvement des chantiers des aéroports Fès Saiss, Zagora et Guelmim. Je tiens également à vous signaler que le programme d’investissements pour la période 2015-2020 est doté d’une enveloppe de 8 milliards DH d’investissement qui comprennent une enveloppe majeure de 5,3 milliards DH sur le développement des capacités aéroportuaires. Je voudrais revenir sur deux chantiers très importants dans notre agenda. Il s’agit du projet de développement des installations terminales de l’aéroport de Marrakech Menara.  

Ce projet consiste en la construction d’un nouveau terminal et la reconfiguration du terminal 1 existant avec un coût de 1,234 milliard DH. Le taux d’avancement des travaux est à 43% pour le nouveau terminal, qui sera livré durant 2016. Les études pour la reconfiguration du terminal 1 sont prévues au 1er trimestre 2015, pour être livré fin 2017. Le deuxième projet est celui de l’extension des installations terminales de l’aéroport de Fès Saïss. Ce projet permettra d’accroitre la capacité de traitement et d’améliorer la qualité des services rendus avec un coût de 479 MMDH. Il est à 95% en taux d’avancement et l’achèvement des travaux est prévu  fin mars 2015. Nous allons également entamer cette année la certification des aérodromes au niveau des différents aéroports en conformité avec les standards nationaux de sûreté et de sécurité, découlant des référentiels de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI).
Un autre projet important figure sur notre plan d’actions, il s’agit de la mise en place et du maintien des certifications du système intégré de management de la qualité et de l’environnement au niveau des différents aéroports du Royaume.

Les travaux viennent de démarrer dans le terminal 1. Est-ce qu’on peut avoir un calendrier concernant les dates de réalisation et de livraison ?

Effectivement, nous avons pu fin octobre 2014, grâce au concours de tous les partenaires de l’ONDA (autorités de tutelle, entreprises, bureaux d’études, architectes,…) redémarrer ce chantier. Cette reprise a eu lieu après un arrêt prolongé qui a duré 4 ans, limitant ainsi la capacité aéroportuaire et générant de fortes contraintes sur le plan de l’exploitation.

La nouvelle configuration du projet a été replacée dans le cadre d’un projet global intégré de développement de l’aéroport Mohammed V. L’objectif étant de doter Casablanca d’un aéroport multi-terminaux de référence mondiale, à la hauteur des aspirations de la capitale économique.
L’aéroport traite actuellement un trafic de 8 millions de passagers, ce qui est supérieur à sa capacité réelle (7 millions de passagers). Cette situation de saturation engendre des conséquences négatives sur la qualité des services offerts par l’aéroport, aussi bien pour les compagnies aériennes que pour les passagers.
Le projet d’extension du terminal 1 qui sera achevé en septembre 2016 portera sa capacité à 7 millions de passagers.

Parallèlement, nous envisageons de lancer dans les prochains mois les études nécessaires pour l’extension du terminal 2, désormais dédié à la compagnie nationale RAM. Ce projet portera la capacité annuelle de ce terminal à 14 millions de passagers.
En somme, l’aéroport Mohammed V aura à terme une capacité globale de plus de 21 millions de passagers qui accompagnera l’évolution du trafic attendu au niveau de cet aéroport.
 
Les opérations de Handling sont désormais assurées par d’autres entreprises. Quel bilan faites-vous pour cette expérience ?

Avant de vous répondre, permettez-moi de vous rappeler que l’activité du Handling est un maillon indispensable dans le bon fonctionnement d’un aéroport, elle impacte directement le degré de satisfaction des passagers, et de ce fait elle constitue un élément important de la chaîne de valeur aussi bien pour la compagnie que pour l’autorité aéroportuaire.

Je rappelle également que l’introduction de la concurrence dans ce secteur a été opérée dès 2005 pour accompagner l’essor du trafic aérien induit par la libéralisation du transport aérien. Sept ans plus tard, une nouvelle étape a été franchie en 2012 avec l’entrée de deux nouveaux opérateurs, leaders mondiaux dans le domaine. Il s’agit de l’opérateur Swissport au niveau de l’ensemble des aéroports et de la compagnie espagnole Globalia qui opère au niveau de l’aéroport Mohammed V.

Donc, sur l’aéroport Mohammed V nous avons trois opérateurs : Swissport, Globalia et l’opérateur historique RAM Handling. Sur les autres aéroports, opèrent deux opérateurs, Swissport et RAM Handling

Pour revenir à votre question, je tiens à préciser que cette activité est régie par un cahier des charges prévoyant notamment des dispositifs de supervision de l’activité et de la qualité de services selon les meilleurs standards en vigueur.
Les équipes de l’ONDA au niveau de chaque aéroport s’attellent à mesurer et calculer des indicateurs de performance qui sont prédéfinis dans le cahier des charges, notamment ceux se rapportant au délai de remise des bagages, à la ponctualité des départs, au temps de débarquement des passagers, etc.
Ces indicateurs sont mesurés sur une base mensuelle permettant ainsi d’évaluer la performance de l’opérateur et de déclencher les actions correctives nécessaires en cas de besoin.
 
L’ONDA gère de nombreux aéroports au Maroc. Comment comptez-vous dynamiser et mieux rentabiliser toutes ces infrastructures ?

L’ONDA gère un réseau composé de 25 aéroports à travers le Maroc, dont 18 internationaux.
Tout d’abord, je tiens à préciser que l’accroissement des capacités d’accueil aéroportuaires s’appuie sur les prévisions du schéma directeur aéroportuaire. Cette étude stratégique élaborée par le ministère de tutelle, et à laquelle l’ONDA a participé, définit le besoin en investissements à court, moyen et long termes en fonction des prévisions attendues du trafic aérien.

Nous cherchons également, dans un souci d’amélioration continue de la performance, à développer notre portefeuille des recettes qu’elles soient aéronautiques ou extra aéronautiques.
Ainsi, nous avons mis en place une politique dynamique de mesures incitatives, visant à encourager la desserte des différents aéroports nationaux reliés à nos régions.

Cette politique a pour but d’inciter les compagnies aériennes à augmenter la fréquence des liaisons existantes, et la création de nouvelles lignes reliant ces aéroports aux pays émetteurs de touristes et ceux d’accueil de nos ressortissants marocains résidant à l’étranger. Elle vise également à renforcer le trafic de correspondance à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, pour en faire un hub aérien régional de référence.

Le transport aérien étant un secteur sujet à plusieurs aléas sur le plan international, nous œuvrons en permanence pour développer la part des recettes extra aéronautiques dans le chiffre d’affaires global de l’ONDA. Ainsi, nous avons relancé plusieurs concessions de services, et revu notre offre globale, ce qui nous a permis d’améliorer les recettes commerciales.

Nous avons lancé un appel d’offres pour la conception de la galerie commerciale du T1 de Casablanca selon le concept «walk trough» pour développer et diversifier l’offre marchande à travers un flux de passagers canalisé.
Ce projet est de nature, lui aussi à accroître la part de nos redevances commerciales du chiffre d’affaires global de l’ONDA.

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