Nous sommes à la chambre correctionnelle près la Cour d’appel d’El Jadida. Au box des accusés se tient un jeune homme, la trentaine, poursuivi pour escroquerie.
En fait, il se faisait passer pour une personne qui entretient des relations avec des juges et des responsables au ministère de la justice pouvant intervenir en faveur de ses «clients». Mais il se disculpe devant le tribunal tout en précisant qu’il a fait la connaissance de la première plaignante chez elle quand il a commencé à faire des réparations à son domicile. Une fois qu’il a achevé sa tâche il ne l’a plus rencontrée.
La plaignante en question affirme au contraire devant le tribunal qu’il effectuait des réparations à son domicile quand elle a engagé une conversation avec lui à propos de son fils incarcéré après avoir été condamné, avec un complice, à dix ans de réclusion criminelle. Elle lui a ajouté que son fils a interjeté appel tout en expliquant qu’elle fait son possible pour trouver une personne qui puisse intervenir en faveur de son fils afin de le faire bénéficier des circonstances atténuantes.
L’occasion était trop belle. Il s’est empressé de lui dire qu’il a un ami qui entretient des relations avec des juges et des responsables au ministère de la justice et que la peine de son fils pouvait être réduite à deux ans. Deux jours plus tard, il lui a présenté l’intermédiaire qui lui a réclamé une somme de 160 mille dirhams. Elle a accepté, à condition que son fils et son complice bénéficient tous deux des circonstances atténuantes. Effectivement elle a remis la somme aux deux hommes. Mais le mis en cause et son complice n’ont pas tenu leur promesse. Deux plaintes ont été portées contre eux. Le jeune homme a été arrêté et son complice est toujours en fuite.
Il a été condamné à quatre ans de prison ferme.