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Houcine Abenkcer : «Les jeunes doivent participer au processus des réformes»

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ALM: Pourquoi vous appelez à la participation aux travaux de la CCRC ?
Houcine Abenkcer : Pour des membres du mouvement, la véritable réforme doit se faire en profondeur, à travers une véritable monarchie parlementaire, une Constitution détaillée et définissant les prérogatives de chaque pouvoir ainsi qu’une indépendance de la justice . Une Constitution où il n’y a pas de champ à l’interprétation. C’est là où réside le rôle des jeunes du mouvement. Ils doivent participer au processus de réforme parce qu’ils n’obéissent à aucun agenda électoral, parce qu’ils sont en dehors de toute logique politicienne de consensus et de complaisance. Les jeunes appellent à de véritables réformes pour un dépassement de la transition démocratique actuelle vers une véritable démocratie. Il leur faut participer à la révision de la Constitution. Le mouvement ne doit pas rester à l’écart et s’exclure de ce processus. Parce que sa jeunesse représente la masse du peuple marocain et doit être en phase avec ses attentes et sa volonté. Et les Marocains appellent justement au changement et à l’implication effective dans et pour une véritable dynamique de réformes.

Est-ce que le communiqué de la section de Rabat appelant au boycott de la CCRD représente toutes les tendances du mouvement ?
Ceux qui ont envoyé le communiqué ne représentent que leur propre personne. N’est pas porte-parole du mouvement tout membre de ce dernier. C’est devenu anarchique. Il faut que le mouvement sorte du monde virtuel pour s’impliquer dans la réalité, s’engager dans tous ses fronts. Aujourd’hui, deux mois après la création du mouvement, la structuration de ce dernier s’impose pour que ses tenants et ses aboutissants sortent de la confusion. Il faut qu’il y ait un porte-parole officiel, tout en laissant le champ ouvert aux jeunes de s’inscrire dans ce mouvement et d’y exprimer leur attente.

Comment expliquer le désaccord entre les jeunes du mouvement à ce sujet ?
Le Mouvement du 20 février comprend plusieurs sensibilités. Y cohabitent les islamistes qu’ils soient d’Adl wal Ihssane ou non partisans, les gauchistes du PASD, du PSU, de la jeunesse USFPéiste dont je fais partie. Il y a des membres d’Ennahj, des activistes d’association des droits de l’homme, du mouvement amazigh, des indépendants…. C’est ce qui fait qu’il y a une difficulté à canaliser toutes ces énergies. Il y a un problème de structuration et de représentativité. On se rappelle très bien qu’il y avait des membres qui voulaient sortir protester le 27 février, date symbolique pour les mouvements séparatistes, d’autres appelaient à des actions de contestation quotidiennes ou des sit-in à des durées illimitées à l’instar de ce qui s’est passé en Egypte et en Tunisie. Il fallait constamment rappeler qu’il n’est pas question de cloner ces expériences au Maroc. Bien sûr, il ne faut pas dénigrer et interrompre les mouvements de contestations, mais aussi il ne faut pas ignorer le discours du 9 mars, et laisser le monopole aux partis. On a toujours appelé à l’organisation d’ateliers de formation pour débattre la Constitution, c’est une autre forme de militantisme aux côtés des manifestations. Le Mouvement du 20 février devrait prendre part au débat et présenter sa vision des réformes constitutionnelles. Pour imposer sa position lors du référendum et protester massivement si sa vision n’est pas été prise en compte.

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