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Othmane Gair : «Le taux de croissance annoncé constitue un retour au réalisme économique»

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ALM : Quel regard portez-vous sur le projet de loi de Finances 2012 ?
Othmane Gair : Je pense que ce projet s’inscrit dans la continuité par rapport à ce qu’a entamé le précédent gouvernement. Ce projet vise à maintenir les principaux points figurant dans la version présentée par Mezouar, notamment pour ce qui est du financement des grands chantiers et des  différents programmes sectoriels. Il s’inscrit également dans la même vision du dialogue social  qui, rappelons-le, absorbe annuellement 4,6 MMDH des dépenses de l’Etat. Il faut dire aussi que le présent gouvernement ne bénéficie pas d’une large marge de manœuvre puisqu’une partie non négligeable du budget est déjà engagée. Et, il faut savoir qu’elle est difficilement réversible. Ceci dit, le gouvernement Benkirane ne pourra pas opérer un grand changement sur la loi de Finances. Il se contentera d’effectuer quelques retouches, histoire de conformer son contenu à la déclaration gouvernementale.

Dans une déclaration récente, Nizar Baraka a revu le taux de croissance annuelle à la baisse. Alors que dans le programme gouvernemental ce taux a été fixé à 5.5%, le ministre des finances a annoncé un taux de 4,2%. Quelles seraient les raisons de cette décision ?
Ce taux de croissance (4.2%) constitue un retour au réalisme économique. C’est la conjoncture actuelle qui a imposé cela. Il faut dire que la crise mondiale qui a affecté indirectement le Maroc et plus directement nos partenaires a fait que les objectifs de croissance soient revus. Ce recul du gouvernement par rapport à cette question est important puisque le taux de croissance déclaré dans le programme gouvernemental est difficilement concrétisable. Il en est de même pour celui promis dans la campagne électorale et qui oscillait entre 5 et 6%.  A vrai dire, quel que soit le chiffre, il est difficilement concrétisable. Le Fonds monétaire international (FMI) avait annoncé en septembre dernier que la croissance de la zone euro serait entre 2,2 et 2,5%, chose qui ne sera pas sans conséquences sur l’économie nationale notamment en matière d’endettement. Le chiffre annoncé par le ministère est ambitieux et nécessite une multiplication des efforts et davantage de financements de la politique publique.

Parmi les nouveaux apports de ce projet de loi figure un fonds de solidarité sociale. Serait-ce une alternative à la Caisse de compensation ?
Ce fonds constitue un nouvel outil. Il est ciblé et vise à soutenir une couche populaire nécessiteuse contrairement à la Caisse de compensation qui profite à toutes les catégories sociales. C’est en effet une alternative à la Caisse de compensation. Il s’agit ici d’une consécration des réformes sociales déjà entamées. Quant à la Caisse de compensation, elle devrait être revue tôt où tard car dans ce contexte de crise, une rationalisation des dépenses de l’Etat s’impose. Pas moins de 45 MMDH sont engagés pour cette Caisse, ce qui est énorme. De ce fait, il faut assurer un ciblage direct des catégories sociales et c’est dans ce sens que ce fonds de solidarité a été mis en place.

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