On n’aura jamais vu Mohamed Sajid, secrétaire général de l’Union constitutionnelle (UC), aussi furieux qu’il ne l’est ces derniers temps. L’homme connu pour son calme et sa préférence du dialogue a tout à coup explosé face à une «totale violation de toute règle éthique et déontologique» comme c’est écrit dans un communiqué diffusé au nom de l’UC.
L’affaire paraît très sérieuse. Que s’est-il passé pour que le parti de feu Maâti Bouâbid publie un communiqué, samedi après-midi, dans lequel il dénonce «les menaces guettant le processus électoral par des méthodes autocratiques et subversives» ? Eh bien le parti du cheval a découvert le nom de l’un de ses militants, Abderrahmane El Harfi, ex-parlementaire, actuel élu régional, coordinateur provincial et candidat de l’UC, dans les listes des investitures du PJD, pour la circonscription électorale de Sidi Kacem. La colère semble si violente que les gens de l’UC parlent de chantage du PJD mené contre un de leurs députés, membre de la Chambre des représentants, élu de Sidi Kacem, et de la Région. L’UC parle de «cooptations contre-nature qui dénotent une dérive hégémonique d’une extrême gravité pour la jeune démocratie marocaine (…) des cooptations électoralistes du PJD qui n’épargnent plus aucun parti ni aucune circonscription».
Cela s’annonce mal à quelques semaines seulement des élections quand on sait que des partis condamnent des procédés contraires aux choix et à l’aspiration démocratiques du Maroc.
L’UC fait part ainsi de son inquiétude, devant ce qu’il appelle «un plan d’hégémonie manifeste du PJD», quant au bon déroulement des prochaines législatives. Le malaise semble s’installer au sein de certains partis politiques justement à cause de ce genre de pratiques. Une situation où les serments semblent compter si peu et où la morale politique est si flexible.