Société

7,4 millions de personnes sont concernées

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Un colloque national sur «L’avenir de la protection sociale au Maroc» s’est tenu les 9 et 10 juin à Casablanca. Cette  rencontre organisée par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)  sous l’égide du ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle a rassemblé des personnalités de haut niveau notamment du Bureau international du travail (BIT), de la Banque mondiale, de l’Association internationale de la sécurité sociale (AISS), des caisses étrangères d’assurance maladie et de sécurité sociale… Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de l’action gouvernementale visant le développement , la pérennisation et l’extension de la couverture sociale au Maroc. Ce colloque constitue ainsi une opportunité pour créer une dynamique d’échange d’informations afin de contribuer non seulement à l’essor de la protection sociale mais aussi de répondre à des problématiques qui nécessitent  une réflexion concertée. «Il était prévu que ce genre de réunion ait lieu dans notre pays en raison des nombreux défis rencontrés en matière de sécurité sociale», a indiqué Saïd Ahmidouch, directeur général de la CNSS avant d’ajouter que «le niveau de couverture sociale au Maroc reste l’un des plus faibles par rapport aux autres pays du pourtour méditerranéen. Il reste encore beaucoup d’actions à entreprendre notamment en matière de pérennité des retraites et des prestations sociales».  A l’occasion de cette rencontre, plusieurs thématiques ont été traités à savoir les nouvelles tendances en matière de protection sociale, l’extension et le financement de la protection sociale ainsi que la protection sociale face aux pressions démographiques.
Le système de protection sociale au Maroc n’est pas encore généralisé. Selon la direction des assurances et de la prévoyance sociale, le taux de couverture retraite est encore inférieur à 30% et ne concerne actuellement que la population des salariés. L’assurance maladie obligatoire de base (AMO) ne concerne que près de 34% de la population marocaine. Si l’on prend en considération les perspectives démographiques du Maroc, il convient de relever que la population active passera de 19 millions actuellement à 27 millions en 2040 et à 25 millions en 2060. L’effectif des personnes âgées devrait atteindre les 6 millions en 2030 et 9,5 millions en 2060. Cette évolution démographique aura un impact sensible sur le système de la protection sociale qui verra ses charges alourdies par le poids des retraites et le coût des soins de santé.  Les régimes de retraite au Maroc, basés sur le mécanisme de la répartition, annoncent des déficits à moyen terme avec une dette implicite dépassant le PIB national. Cette situation s’explique par la détérioration du rapport démographique des régimes de retraite et l’amélioration de l’espérance de vie des bénéficiaires des pensions. L’amélioration de l’espérance de vie a pour impact de prolonger la durée de service des pensions. Actuellement, 7,4 millions de personnes sont concernées par l’extension de la couverture retraite. La couverture de cette tranche (très hétérogène) doit se baser sur un système contributif à cotisations définies. Pour le reste de la population soit 3,7 millions, deux options se présentent. Il s’agit d’intégrer cette population dans la couverture en fonction des performances de l’économie nationale et des progrès de lutte contre la pauvreté ou de lui assurer une couverture minimale à travers des mécanismes de financement présentant toutes les conditions de transparence et de continuité.
Plus que jamais, le vieillissement de la population appelle à des actions en vue de garantir la pérennité du système de couverture médicale et ce à travers la réduction des paniers de soins en transférant certains risques sur la couverture complémentaire, la révision des barèmes de remboursement, la rationalisation de la gestion des ressources et la maîtrise des dépenses, la participation  aux efforts de prévention sanitaire ainsi que l’augmentation des taux de cotisations.  Le Maroc se doit de disposer d’un système de couverture sociale (retraite et maladie) généralisé, cohérent et soutenable financièrement, utilisant au mieux les ressources et impliquant le secteur privé.


La moitié de la population mondiale sans protection sociale


Le Bureau international du travail dans ses études estime que seul 20% de la population mondiale disposent d’une protection adéquate, alors que 50% ne disposent d’aucune protection sociale. Et même lorsque l’accès à la sécurité sociale est possible, les prestations fournies sont très souvent de nature limitée. Le manque de couverture sociale, et donc d’une protection sociale adéquate, continue à être plus souvent la norme que l’exception.

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