Société

Abattoirs avicoles : L’inspection s’impose

L’odeur pestilentielle viole les narines des gens venus s’approvisionner au marché-abattoir des volailles dans les anciens locaux de la fabrique de ciment Lafarge, rue Jaâfar Al Barmaki, à Hay Mohammadi. Une bâtisse lépreuse datant des temps du protectorat. En principe, ce n’était que provisoire. Le temps que le problème des abattoirs en général soit réglé en aménageant de nouvelles structures adéquates, installées à proximité de Casablanca. Cela fait aujourd’hui plus de trois ans.
Si les consommateurs passent un mauvais quart d’heure, le temps de faire leurs courses avant de fuir cet environnement malsain, il n’en est pas de même pour les habitants des quartiers avoisinants. En particulier Hay Khalil II. Ces gens sont littéralement privés d’air frais.
En face du « marché » des volailles, se trouve une immense décharge d’ordures ménagères. Là où ont été tournées certaines séquences du film « Ali Zaoua ». De loin, la rue Jaâfar Al Barmaki ressemble à une « allée » tapissée de coton, avec ses trottoirs couverts de plumes blanches. Mais le plus grave, c’est la situation à l’intérieur du « marché provisoire ». Les volailles sont égorgées, déplumées et traitées sur place (un dirham et demi la pièce) sans la moindre mesure hygiénique. Ce qui donne naissance à de gigantesques amoncellements constitués d’un mélange de viscères, de tripes, de pieds, de têtes et de volailles mortes. Toujours est-il qu’une benne à ordures est disponible au fond du marché, conçue justement pour contenir les déchets. Seulement, cette benne, qui doit avoir connu de meilleurs jours lors de la seconde guerre mondiale, est insuffisante.
Le ramassage ne s’effectuant qu’occasionnellement, l’on peut facilement imaginer l’atmosphère régnante. Moins supportable que l’intérieur d’un égout ! C’est la Communauté urbaine de Casablanca (CUC) qui prend sous sa charge la gestion de ce chantier. Une note de service émanant du ministère de l’Intérieur et de celui de l’Agriculture et de la réforme agraire, datée du 29 novembre 1985 fait déjà état de l’insalubrité du secteur. Une lecture d’un simple paragraphe de cette note est particulièrement révélatrice. « Il y a lieu de rappeler que l’abattage et la préparation des viandes de volaille sont opérés dans des tueries particulières vétustes ne répondant pas aux normes d’hygiène.
A cela s’ajoutent la dispersion et le nombre élevé de ces unités qui échappent au contrôle sanitaire. Aussi, l’abattage et la vente des volailles doivent-ils être opérés dans des abattoirs adéquats et des locaux de vente appropriés ». Dix sept ans après, la situation est toujours la même pour ne pas dire pire. Plus encore. Un arrêté du Wali de la région du Grand Casablanca sous le n° 3/2000, daté du 7 novembre 2000 stipule que : « Les établissements de restauration collective ( Hôtels, restaurants, hôpitaux, cliniques, internats, établissements pénitenciers, snacks etc..), les grandes surfaces et les traiteurs sont obligés de s’approvisionner en viandes blanches issues des volailles abattues et préparées exclusivement au niveau des abattoirs avicoles agréés par l’autorité compétente. ». La CUC n’est-elle pas une autorité compétente ? En tous cas, la pire tuerie des volailles sise à Hay Mohammadi est sous sa responsabilité. Tout autre commentaire s’avérerait vain.

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