Société

Abied : « Il faut supprimer la carte d’électeur »

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ALM : Quel commentaire faites-vous des décisions de la majorité concernant le projet de loi électorale ?
Mohamed Abied : Si la majorité s’était réunie avec nous, nous aurions débouché ensemble sur un accord. Cela dit, il faut rappeler que le mode de scrutin en soi n’est pas ce qui importe le plus car, à côté, il y a le seuil de représentation, le découpage électoral et les listes. Notre position au sein de l’U.C reste inchangée.
Nous estimons que les gens votent pour la personne et, au Maroc, nous ne sommes pas encore arrivés à cette maturité politique qui irait avec le scrutin de liste. Pour moi, ceux qui ont assumé une mission élective doivent pouvoir revenir devant les électeurs et rendre des comptes. Avec le scrutin de liste, on ne fait que noyer le poisson. C’est une manière de se dérober que ne permettait pas le scrutin uninominal.
La majorité, elle, croit peut-être qu’on a atteint un stade de normalisation politique. Elle devra tirer les conséquences de ses choix et assumer ses responsabilités. En plus, nous sommes pour une approche qui ne complique pas la vie aux électeurs et qui permet d’éviter les problèmes que pose, dans une société comme la nôtre, l’adoption du scrutin de liste.

Quelle est votre approche au sein de l’opposition ?
Nous souhaitions un dialogue élargi et nous nous sommes exprimés dans ce sens. Il faut souligner, au sujet de ces tractations, que même la majorité gouvernementale accusait problèmes et divergences au sujet du mode de scrutin et il avait fallu un certain forcing pour arracher un accord.
Quand je dis "accord", j’exagère peut-être car la majorité n’a nullement innové. Elle n’a fait que reconduire le mode de scrutin et établi un seuil de représentation (7% pour les listes locales et la liste nationale des femmes, NDLR) sur mesure. Mais, là aussi, pourquoi ne pas fixer ce seuil à 20 ou 25 %. On oublie qu’il arrive qu’un parti fort devient faible puis essaie de regagner des forces. C’est l’essence de la démocratie et les partis de la majorité semblent ignorer cette donne.
Pour en revenir à notre position, nous proposons surtout l’épuration des listes électorales de manière à en éliminer les personnes décédées. Mais surtout l’abandon de la carte d’électeur au profit de la carte d’identité nationale qu’il faudra généraliser. C’est l’une des meilleures garanties contre la fraude électorale. Nos propositions ont été formulées dans des mémorandums que nous venons de soumettre au ministre de l’Intérieur suite à un accord dans ce sens lors d’une rencontre tenue vendredi dernier avec les partis de l’opposition représentés au Parlement.

Selon toute vraisemblance, le prochain Parlement ne comportera pas de députés élus par les RME. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Cette représentation est au centre de nos préoccupations et on était toujours pour une telle approche car il s’agit d’une catégorie qui mérite tous les égards. Toutefois, le gouvernement, pour des raisons qui lui sont propres, a visiblement estimé que ce n’était pas encore mûr et qu’il fallait donner la priorité à la structuration du Conseil supérieur des Marocains résidant à l’étranger. Je pense que faute d’organisation de sa part, le gouvernement a opté pour le possible et le faisable.
Un Conseil supérieur pour les Marocains résidant à l’étranger, où ces derniers pourront être représentés, est déjà une bonne étape. Cela laissera aussi le temps pour ces derniers de mieux s’organiser en attendant les législatives de 2007 surtout pour ce qui concerne la définition des circonscriptions électorales et les listes de gens qui pourront voter et prendre part à ce processus de manière générale.
     

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