Société

Amara raconte la barbarie israélienne

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Abdelkader Amara, membre du secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD), l’un des passagers de la flottille de la liberté interceptée par Israël en pleine haute mer, raconte, dans une déclaration à ALM depuis Amman, l’histoire de cette expédition humanitaire qui a tourné au carnage : «La flottille de la liberté était un convoi humanitaire qui se dirigeait vers Gaza transportant des aides humanitaires. En route vers Gaza, les forces armées de la marine israélienne nous ont interceptés dans les eaux internationales dans la nuit de dimanche à lundi. Pas moins de sept embarcations militaires nous ont encerclés pendant un certain temps. Il y avait également un navire de guerre et des hélicoptères militaires contenant des forces de commandos. A l’aube et directement après la prière d’Al Fajr, les commandos nous ont attaqués. Même si l’équipage de notre bateau n’était pas armé, Israël faisait comme si il était armé. Il agissait comme si c’était une confrontation, soldats contre soldats, pour mener à terme son carnage. Les forces d’assaut ont commencé, ainsi, à tirer des balles contre nous tout en lançant des bombes lacrymogènes. Je me rappelle très bien d’un passager turc qui était tout près de moi lors de l’attaque. Lorsqu’une bombe lacrymogène a été lancée envers nous, j’ai pris la fuite vers une cabine du bateau. Peu de temps après, j’ai vu certaines personnes transportant ce même passager mort après avoir reçu une balle au niveau de la poitrine. C’était vraiment tragique ! J’aurais pu être moi-même à la place de cette personne ! Les forces d’assaut ne faisaient pas de distinction entre les passagers. Plusieurs Turcs ont été tués de sang-froid. Selon nos estimations, pas moins de 16 personnes ont trouvé la mort et plus de 50 autres blessées. Le nombre élevé de décès parmi les Turcs s’explique par le fait qu’ils étaient toujours au-devant. Dans la route vers Gaza, ils veillaient sur nous et étaient aux petits soins avec nous. Durant l’opération militaire israélienne, il y avait des hommes civils face à des soldats armés jusqu’aux dents. Chacun sait que les Israéliens pouvaient nous faire prisonniers sans avoir besoin de tirer une seule balle. Ceci dit, les forces d’assaut nous ont arrêtés. Pendant plusieurs heures, ils nous ont obligés de nous mettre à genoux puis à ventre les menottes aux mains. C’était un clavaire insupportable, surtout qu’il y avait des hommes et des femmes âgés. Ces images de sauvagerie et d’atrocité marqueront mon esprit à tout jamais. Les navires israéliens ont transporté les passagers de la flottille par la suite à la prison. Dans un premier temps, ils nous ont dit que nous ne pouvions nullement quitter la prison qu’après avoir signé des papiers écrits en hébreu. Ils voulaient arracher l’aveu que nous étions des immigrants clandestins. Ceci nous l’avons refusé, arguant du fait que les forces militaires nous ont interceptés en pleine haute mer. Ce n’est qu’après les pressions de la communauté internationale et des interventions des ambassades qu’Israël a accepté finalement de nous expulser sans conditions préalables. En l’attente de l’expulsion vers Amman, nous avons été maltraités. Ils nous ont mis dans de petites pièces et nous demandaient d’un temps à l’autre d’aller par-ci et par-là. Ils nous ont interdit de partir aux toilettes des heures durant. Ils nous ont également confisqué nos biens. J’ai perdu mes papiers, mon ordinateur portable et tout ce que j’avais. Nous n’avons pu rejoindre la Jordanie que vers 7 h du matin du mercredi. J’ai pu constaté de mes propres yeux que les Israéliens se plaisent de la torture et de la souffrance des gens. C’est la forme du sadisme la plus extrême. Heureusement que tous les citoyens marocains qui étaient à bord de la flottille sont sains et saufs. Je les ai rencontrés tous à l’hôtel à Amman dans l’attente de notre retour vers le Maroc. A ma connaissance, nous devions prendre l’avion de retour vers le Maroc jeudi 3 juin».

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