ALM : Qu’attendez-vous de cette rencontre ?
Chafik Chraïbi : Nous nous attendons à une coalition, à une adhésion de l’ensemble des acteurs concernés, c’est-à-dire les politiques, les religieux et la société civile, pour qu’on puisse arriver à un projet de loi qui autorise l’avortement dans certaines situations.
Vous demandez un amendement de la loi régissant l’avortement. Que voulez-vous y introduire ?
L’article 453 du code pénal doit, effectivement, être amendé pour qu’on y introduise la santé mentale et sociale de la femme. Sur cette base, un comité éthique doit être mis en place pour étudier tous les cas de demande d’avortement. J’espère que lors de cette rencontre, les débats iront dans ce sens. Je sais que beaucoup vont proposer que la législation comprenne seulement trois cas, qui sont l’inceste, le viol et les malformations fœtales, mais cela n’est pas suffisant. Ces trois cas ne résoudront que 5% de plus des cas d’avortement clandestin.
Êtes-vous optimiste par rapport à l’organisation de cette rencontre?
Je suis très optimiste. Nous n’avons jamais eu autant de monde réuni pour discuter de la question de l’avortement. Le consensus dont fait l’objet la question est très encourageant. Aujourd’hui, tous les partis politiques se sont déclarés favorables, il en est de même pour les ministères de tutelle et la société civile. Je pense que c’est le moment ou jamais.