Société

Chafiq Hicham : «Le Maroc manque d’unités vasculaires pour traiter en urgence les accidents» neurologiques»

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ALM : Marrakech abritera du 12 au 17 novembre le Congrès mondial de la neurologie. Quelle est la spécificité de cet événement ?
Chafiq Hicham : Il s’agit de la 20ème rencontre mondiale dans le domaine de la neurologie. Ce congrès qui se tient une fois tous les quatre ans est une occasion pour informer sur les différentes pathologies liées à cette science. Les rencontres sont également un carrefour d’échanges scientifiques concernant les dernières innovations en matière de diagnostic, de traitement et de prise en charge.
Notons que le Maroc est le premier pays arabe et francophone choisi pour l’organisation de cet événement de grande envergure. Grâce à la mobilisation des différents acteurs, nous avons pu défendre notre candidature et écarter la Thaïlande de la compétition.
Il est utile de souligner que ce siècle est déclaré celui du «cerveau». Tenant compte de l’augmentation de l’espérance de vie et de vieillissement de la population, ces maladies séviront davantage dans notre société. Donc, il est nécessaire de mettre en relief certaines maladies qui malgré leur présence restent méconnues par une grande partie de personnes. Ainsi, nos interventions lors du congrès s’axeront sur la maladie de l’Alzheimer, celle de Parkinson, l’épilepsie, la sclérose en plaques et autres.

Quel diagnostic faites-vous de l’état de la neurologie au Maroc ?
Il est un peu difficile d’établir un bilan global de la neurologie au Maroc. Comme l’ensemble des pays africains, nous ne disposons pas de statistiques déterminées relatives aux pathologies neurologiques. Comme il est connu, les maladies neurologiques sont en constante hausse. La population marocaine n’est pas épargnée. La maladie de l’Alzheimer se place en priorité. Les accidents vasculaires cervicaux sont également des facteurs de risque déterminants. Plusieurs paramètres expliquent la propagation de ces maladies, en l’occurrence l’âge, le diabète, l’hypertension artérielle et autres.

Qu’en est-il des infrastructures marocaines ?
Ce n’est pas évident de parler d’infrastructures adéquates aux maladies neurologiques. Nous relevons, dans ce sens, de grandes failles. Le Maroc manque d’unités vasculaires pour traiter en urgence les accidents neurologiques. Si une personne est sujette à une pathologie neurologique, elle doit être traitée dans de bonnes conditions afin de délimiter le risque d’une conséquence considérable. Pour sa mobilité, il nous faut des ambulances aménagées spécialement pour ce type de patients. De même, nous observons l’absence d’infrastructures d’accueil et de formations adéquates.

Que recommandez-vous dans ce sens?
Nous insistons sur le volet information. Nos citoyens doivent être informés des conséquences de ces maladies et doivent aussi être initiés aux actions préventives. En général, ces maladies ne sont diagnostiquées qu’à un stade avancé. Elles sont la cause de handicap moteur voire même de décès. D’où la nécessité d’encourager les Marocains à consulter un neurologue. En tant que Société marocaine de neurologie, notre mission est purement scientifique. Pour assurer la sensibilisation de la population, nous invitons les pouvoirs publics à s’impliquer dans l’information et la prise en charge des malades. C’est la responsabilité de tout un chacun de préserver notre société des retombées négatives de ces pathologies.

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