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Comment devenir journaliste au Maroc

© D.R

L’Université Abdelmalek Essâdi de Tanger-Tétouan compte créer une formation spécialisée en journalisme et communication. L’annonce de ce projet a été faite récemment par  Mustapha Benouna, son président, lors des travaux du 11ème congrès de l’Association arabo-américaine des éducateurs en communication (AUSACE). La charge de constituer le dossier d’accréditation a d’ores et déjà été confiée au professeur Tayed Boutbouqalt, de l’Ecole supérieure Roi Fahd de traduction, ce qui fait dire à Hassan Ezbakhe, vice-président de l’Université Abdelmalek Essaadi, que le projet est bel est bien sur les rails, illustrant le renouveau de l’université marocaine engagée dans une réforme visant à renforcer l’autonomie de cette institution.
La dynamique que connaît le Maroc dans le domaine des médias tient, en effet, à la nouvelle orientation vers la libéralisation de l’audiovisuel et au grand intérêt manifesté par les opérateurs privés pour ce secteur. Une formation dans le domaine du journalisme avec une qualité assurée par la coopération avec les grandes écoles de différents pays serait donc en parfaite adéquation, soulignent les différentes parties à ce projet, avec une importante demande du marché qui se profile déjà
«La réflexion relative à la création d’une formation en journalisme remonte en fait à l’année dernière, explique Hassan Ezbakhe. Nous ne faisons en cela que répondre à un nombre grandissant de demandes émanant des journalistes de la région. C’est ainsi que petit à petit, nous avons commencé à concrétiser ce projet».
La première initiative de l’Université Abdelmalek Essaâdi en matière de formation journalistique remonte à juillet 2005. En collaboration avec l’Université indépendante d’Andalousie, un séminaire d’une semaine est organisé simultanément à Tanger (presse audiovisuelle) et à Tétouan (presse écrite).
En juillet 2006, le séminaire s’est tenu à nouveau, à Tétouan exclusivement cette fois, pour une durée de cinq jours consacrés aux techniques de la presse écrite.
L’initiative est un succès. Plus de quarante journalistes la plébiscitent, poussant ainsi les administrateurs de l’Université Abdelmalek Essaâdi à approfondir leur réflexion.
Il s’agit, en effet, de faire le bon choix entre trois options possibles : un diplôme d’université, c’est-à-dire une formation cantonnée dans l’amélioration des compétences ou alors une licence de type professionnel ou un mastère. Le problème, font alors valoir les journalistes associés à la réflexion, est que l’option mastère aura pour effet d’éliminer beaucoup de candidats à une formation qualifiante.
Aucune décision définitive n’a en fait été prise, M. Benouna et son équipe préférant attendre que les journalistes concernés se prononcent de leur côté sur leurs profils et sur leurs besoins. Sachant qu’il suffit de vingt candidats, explique en substance M. Ezbakhe, pour que la filière puisse être créée. «Quant au financement de cette filière, poursuit-il, le parrainage d’entreprise est la voie idéale. Certains opérateurs majeurs de la région ont déjà manifesté leur volonté dans ce sens.»

L’AUSACE, partenaire de la presse
Une des missions primordiales de l’AUSACE, une association créée à Atlanta en 1995, est le développement des relations professionnelles entre enseignants et journalistes arabes et américains : échanges, programmes de formation, rencontres sur les questions de la communication…
C’est ainsi que le 11ème congrès de cette association, qui vient de se tenir à Tanger sous le thème « La société du savoir et les médias », a porté notamment sur le perfectionnement de la formation des journalistes et sur les moyens d’anticiper sur les nouveaux besoins d’un secteur en rapide évolution.
Ce congrès a été marqué également par l’intervention de quatre journalistes marocaines: Bouchra Azour, Fadwa Benhakka, Karima Hajji et Fatima Zohra Moudden qui ont parlé de leur expérience au sein des Universités de Missouri-Columbia et de Géorgie, dans le cadre d’une formation de huit semaines organisée conjointement par AUSACE et le «Center for International Media Education» (CIME) entre 2003 et 2005.
Contact : http://www2.gsu.edu/~wwwaus/

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