Société

Des faux-monnayeurs sous les verrous

© D.R

Elle se tenait derrière le comptoir d’un publiphone à Azrou. Elle recevait les clients qui demandent à changer les pièces de cinq et dix dirhams et les billets de banque en pièces d’un dirham ou de cinquante centimes pour téléphoner et rechargeait les téléphones portables à d’autres clients ou leur vendait les cartes de recharge. Elle y passait toute sa journée, du matin jusqu’à 21h. Elle semble s’être habituée ou du moins résignée à ce travail assez pénible où elle passe plus de douze heures pour un salaire dérisoire.
Comme à l’accoutumée, elle était, en ce jour du mois d’avril, derrière son comptoir pour servir les clients. L’un d’eux s’est tenu devant elle et lui a demandé de recharger son téléphone portable contre vingt dirhams.  «Votre numéro de téléphone portable, s’il vous plaît», lui a-t-elle demandé.
Il le lui a donné. La jeune fille l’a noté sur le registre qui était devant elle avant de composer le numéro du téléphone portable de l’agence, apte à envoyer la recharge à celui du client. Une fois la recharge effectuée, le client lui a remis un billet de 200 dirhams. La jeune fille qui s’occupait d’un autre client, l’a mis dans le tiroir et lui a rendu 180 dirhams. Le client a empoché la monnaie et est parti sans ajouter un mot. La jeune fille, qui avait à peine terminé sa conversation avec un autre client, a rouvert le tiroir pour jeter un autre coup d’œil sur le billet de 200 dirhams que le premier client lui a remis. Pourquoi ? Juste pour s’assurer de son authenticité. Elle avait entendu parler dernièrement de billets de 200 dirhams falsifiés. En principe, elle devait s’assurer de son authenticité avant le départ du client et non pas après. Seulement, elle s’est occupée de l’autre client qui était pressé de recharger son téléphone portable.
Quand elle l’a examiné une seconde fois, le billet de 200 dirhams lui a mis la puce à l’oreille. Elle l’a touché une fois encore. Elle a senti une différence entre le billet qui était entre ses doigts et le billet authentique. Elle l’a tenu devant la lumière. Elle fut surprise. Le billet semblait bel et bien être un faux. Il ne présentait ni le portrait en filigrane du Souverain, ni le fil de sécurité. Que faire ? Appeler son employeur ? Effectivement, elle l’a appelé et lui a expliqué ce qui lui était arrivé. Ce dernier lui a demandé d’alerter la police. Quelques minutes plus tard, des éléments de la police d’Azrou étaient sur les lieux. Leur chef a déjà avisé la police judiciaire à Meknès qui doit se charger de l’affaire.
La jeune fille leur a montré le numéro de téléphone qui lui a donné le client. Ils l’ont noté. Le chef de la brigade l’a composé pour appeler. «Allo ! qui est à l’appareil?», demande quelqu’un de l’autre côté du fil. Sans lui poser de questions, le policier a raccroché. Leurs investigations, sur la base du numéro de téléphone, la fille qui était à l’autre côté du fil a été identifiée. Elle demeure au quartier Borj Moulay Omar, à Meknès. Les enquêteurs n’ont pas perdu de temps pour aller lui rendre visite. Elle leur a expliqué que son ami, Mohamed, lui a rechargé, il y a quelques heures, le téléphone portable.
Où se trouve-t-il ? Elle leur a donné son adresse. Moins du deux heures plus tard, il a été arrêté. Il leur a avoué avoir remis le faux billet de banque à la gérante de publiphone. Est-il le faussaire ? Non, leur a-t-elle répondu.  Il leur a affirmé que les billets sont falsifiés par un homme habitant à Salé. Les enquêteurs se sont déplacés le même jour à Salé pour arrêter le faussaire et son fils. Les enquêteurs ont saisi chez lui un ordinateur, un scanner et d’autres matériels informatiques qui lui facilitaient la falsification des billets de 200 dirhams. Ils ont découvert également chez lui une quantité de 550 grammes de haschich qu’il revendait à des dealers. Le trio a été traduit devant la justice à Meknès.

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