Société

Des gens spoliés de leurs maisons

© D.R

Au Quartier Al Moaskar a Ksar El Kébir, plus de 300 familles risquent de se retrouver du jour au lendemain dans la rue. Certaines de ces familles habitent ces maisons depuis les années soixante. «Ces maison abritent les familles des anciens combattants ainsi que certaines familles qui se sont retrouvées sans logements suite à des inondations», explique Saïd Hamdouni, le représentant d’AMDH (Association marocaine des droits de l’homme) à Ksar El Kébir. Et de continuer : «Tous les habitants de ce quartier ont des documents officiels justifiant leurs logements dans ces maisons. Parmi eux, il y en a même qui paient des loyers». Ces maisons étaient la propriété de l’Administration de la défense jusqu’à 1998. Cette Administration les a cédées à l’Administration des domaines publics laquelle les a cédées à son tour à des promoteurs immobiliers. Les problèmes pour les habitants de ce quartier ont commencé en cette période. «Les habitants ont le droit plus que quiconque d’autres à reprendre ces maisons. Ces cessions aux promoteurs immobiliers ont été possibles à cause de leur lobby et de l’aide de la Conservation foncière de  Ksar El Kébir », informe le représentant de l’AMDH. Ce dernier va encore plus loin et incrimine le Conseil régional de Ksar El Kébir. «Les promoteurs immobiliers qui ont mis la main sur ce quartier se sont fait des fortunes grâce au trafic de drogues. Les pots de vin ont été offerts à qui le veut bien et la cession s’est faite sans le moindre problème», informe Saïd Hamdouni. Le problème, actuellement, est que ces anciens combattants et victimes des inondations et des guerres sont pratiquement tous d’un âge avancé. Pis encore ce sont des personnes qui vivent au seuil de la pauvreté. Certains d’entre eux se sont faits déjà éjecter de leur chez eux. Le reste des habitants sont dans le collimateur. Pour d’autres des verdicts ont déjà été prononcés. C’est le cas de la famille Moussa Rahhali, un ancien combattant qui s’attend à l’exécution du verdict judiciaire pour quitter les lieux, lequel verdict a été prononcé le 7 mars 2005. Cette famille doit quitter sa maison alors qu’elle y habite depuis 1956. Dans un cri de douleur, Moussa Rahhali déclare : «Je ne quitterai pas la maison où j’ai mis au monde mes enfants dont l’aîné a environ 50 ans». Et d’expliquer : «J’ai servi mon pays jusqu’à ce que j’aie dû fuir l’ennemi à Casablanca pour partir à Ksar El Kébir. Au lendemain de l’indépendance, j’ai eu le droit d’habiter cette modeste maison. Ce n’est pas maintenant qu’on va me la retirer ». Cet ancien combattant, n’a jamais été informé de la cession de sa maison aux promoteurs immobiliers. Il n’a jamais été sollicité pour le rachat de la maison, alors que la loi lui donne le droit à la priorité. Il a été surpris par cette nouvelle à l’instar de tous les autres habitants du quartier. Maintenant, c’est plus une affaire de passe-droit qu’un dossier qu’on peut classer dans l’humanitaire ! à bon entendeur salut !

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