Société

Don d’organes: Inscrivez-vous au registre et parlez-en à vos proches !

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«Il m’est impossible de bénéficier d’une greffe rénale tant que je ne dispose pas de couverture médicale».

Le témoignage poignant d’un jeune enfant âgé de 17 ans, samedi à Rabat, lors d’une conférence initiée par l’Association marocaine pour le don d’organes et de tissus (AMDOT), incite à s’interroger sur l’utilité des systèmes de prise en charge existants, à l’instar du Ramed. Un constat entériné par Said El Kharrazi, président de la Fédération marocaine des associations de soutien des insuffisants rénaux et de transplantation d’organes, et réitéré par le Pr. Hakima Rahou, membre de l’AMDOT, ayant détaillé l’apport de la greffe.

Une économie de  12 millions DH  
Selon le Pr. Rahou, le coût de la transplantation est beaucoup moins cher que la dialyse. Ainsi, 100 greffes par an permettent, d’après ses propos, «une économie de 12 millions DH pour l’Etat marocain». Par l’occasion, l’intervenante a procédé à une comparaison avec les pays voisins à l’instar de l’Espagne qui fait environ 35 prélèvements par chaque million d’habitants. Au Maroc, il faudrait procéder à 700 prélèvements par an. Or, seulement 6 prélèvements en 2014 et 10 en 2015 ont été réalisés, soit 1,3 greffe rénale par million d’habitants. «C’est honteux comme résultat», martèle le Pr. Rahou en rappelant que 5% de patients bénéficient d’un donneur cadavérique au moment où 70% ne trouvent pas de donneur.

Réticence au don
Le refus de dons s’estime, selon Pr. Rahou, à 90%. Ce rejet résulte de l’ignorance totale des familles ayant peur d’atteindre à l’intégrité du corps. Aussi il existe, d’après l’intervenante, un manque de confiance ainsi qu’une difficulté de prendre une décision à la place du défunt. Pour pallier cette situation, le Pr. Rahou ne manque pas de faire des exhortations. «Il faut aller s’inscrire sur le registre de greffe d’organes et en parler à ses proches parce que la décision revient à ceux-ci», recommande-t-elle en rappelant que le don d’organes est une opération supervisée par le ministère de la santé. «Les patients sont inscrits sur les listes d’attente qui sont entre les mains du ministère de la santé. D’autant plus que la greffe est une opération équitable», enchaîne le Pr. Rahou en rappelant que la loi ainsi que la religion sont claires à propos du don d’organes qui, selon Samya El Alami, présidente de l’association initiatrice, «exige des frais».

Les failles juridiques
«La procédure relative au don n’est pas activée en entier. Chose qui suscite la déception chez les patients», ajoute la présidente de l’AMDOT, en réitérant l’appui à la couverture sociale.

A propos du volet juridique, Said Sabri, membre de ladite structure, qui s’inspire de son expérience au tribunal de Rabat, abonde dans le même sens en rappelant que la loi de 98 a vu le jour en 1999 et a été meublée de décrets en 2002, 2006, 2011 et 2014. «Il faudrait prévoir une loi répondant aux revendications les patients marocains», conclut M. Sabri.

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