Le palmier souffre dans un silence pour le moins troublant. Maladies (Bayoud en tête), désorganisation du secteur et, tout récemment le développement du trafic des palmiers…autant de problèmes qui affectent cet arbre, symbole mythique du désert. Une situation qui, au fil des années, s’est répercutée sur les réserves du pays en termes de nombre et de superficie des palmeraies. Un chiffre le prouve: en moins d’un siècle, le Maroc a perdu plus des deux tiers de sa palmeraie. Pour remédier à cette situation, les autorités avaient lancé en 1987-88 un plan baptisé «Plan national pour la restructuration et le développement de la palmeraie».
À l’époque, le souci était plutôt de s’attaquer à la maladie du «Bayoud» et tenter de structurer une filière qui baigne dans le chaos. Le programme reposait sur deux grands axes : harmoniser les interventions des différents partenaires au niveau de la filière et promouvoir une approche participative. L’objectif étant d’impliquer les différents intervenants du secteur dans la problématique du palmier. Une série de mesures ont vu le jour : renforcement des travaux de recherche, transfert de technologie et amélioration du contexte de production…
Près d’une décennie plus tard, les résultats de ce plan peu médiatisé restent mitigés. L’action du gouvernement n’arrive toujours pas à installer une répartition rationnelle des tâches entre les multiples intervenants. Car le plan d’action ne pouvait être effectif qu’à travers la responsabilisation des différents opérateurs intervenant dans la filière et leur organisation en entités actives. Ce qui fait toujours défaut.
Parallèlement, les Chambres de l’agriculture, institutions représentatives des agriculteurs, constituent dans ce cadre des interlocuteurs crédibles qui peuvent dynamiser la profession.
Leur rôle est cependant resté insuffisant, voire inexistant.
Et comme tout plan qui se respecte, le plan Sauvetage palmier a buté par l’absence de mesures d’accompagnement, ainsi qu’un système de suivi-évaluation. Le trafic peut continuer.