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Drame de Yassine : un rapport accablant

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Nouveau rebondissement dans l’affaire Ahmed Yassine, l’enfant martyrisé par sa mère adoptive. L’hôpital militaire Mohammed V de Rabat a communiqué au tribunal de première instance de Marrakech une copie du rapport d’expertise médicale sur l’état de santé du petit Yassine. Rédigé par le service de pédiatrie, dont le chef est Mohammed Bounasse, ce document de quatre pages, présenté lundi 17 juillet lors du procès, dresse l’état physique et psychique de l’enfant.
Sur le plan physique, les médecins attestent d’emblée que son corps présente de multiples lésions, brûlures notamment au niveau du cuir chevelu, des cicatrices d’anciennes plaies de la lèvre supérieure de la bouche et une déformation de l’avant-bras droit. Selon le rapport, Yassine a des attitudes défensives vis-à-vis de son entourage qui rappellent certains gestes d’animaux comme les chats et les chiens. La victime présente également des troubles respiratoires.
A ce titre, les médecins recommandent une chirurgie réparatrice dans un centre spécialisé en chirurgie plastique pédiatrique.
Sur le plan neuro-psychologique, "l’enfant se rappelle bien les faits récents et immédiats, toutefois, il est difficile de se prononcer sur les faits anciens, l’enfant ne parlant que de chiens, de chats et de sa mère adoptive Zara", lit-on dans le rapport qui précise que "l’enfant n’a pratiquement pas de langage". "La problématique orale est très présente dans toutes les conduites, les pensées et les expressions verbales". Sur le plan affectif, Yassine a été profondément affecté vu que son histoire a été marquée par une série de séparations puis rejet et négligence. Selon les résultats de l’expertise, le petit Yassine présente une importante immaturité psychoaffective avec des conduites réactives orales et une agressivité mimant les chats et les chiens qu’il côtoyait.
Ainsi, le rapport arrive à la conclusion que l’enfant présente des signes physiques, neuro-psychologiques et psychiques de maltraitance et de négligence graves.
Pour l’avocat de Yassine, le rapport est sans ambiguïté. «Les conclusions étaient des plus alarmantes. Il faut que l’affaire soit jugée par la Chambre criminelle près la Cour d’appel. L’accusée doit être jugée pour crime et non pour un délit car les actes qu’elle a commis sont ignobles et inhumains», a indiqué Houssaïne Bertoul, avocat membre de l’association "Touche pas à mes enfants", qui s’est constituée partie civile dans cette affaire.
Pour pouvoir examiner l’original du rapport d’expertise médicale, le président du tribunal a décidé le report du procès au 24 juillet.
Il est à rappeler que cette affaire, dans laquelle est impliquée une femme âgée de 55 ans, remonte au 31 mai dernier, lorsqu’un voisin du quartier avait découvert le jeune enfant délaissé sur le toit d’une demeure de l’ancienne Médina de Marrakech dans un état de santé en détérioration avancée.
Né hors mariage, Ahmed Yassine a été élevé jusqu’à l’âge de trois ans par sa tante. Cette dernière, ne pouvant plus subvenir à ses besoins, l’a confié à Zahra. G, une amie de la famille depuis de longues années. La mère biologique de l’enfant s’est mariée entre-temps et a eu deux enfants après la naissance d’Ahmed.
D’après les dires des voisins, Zahra. G, ex-secrétaire du procureur du Roi à Marrakech, était très respectée dans le quartier. Personne n’aurait cru qu’elle serait capable d’une telle cruauté.

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