Société

Du vol avec agression à l’escroquerie

© D.R

Chambre correctionnelle près le Tribunal de première instance de Casablanca. Abdelâdime est assis dans le banc des accusés. Taillé en athlète, moustachu et bien habillé, il fixe du regard le président de tribunal, qui appelle les plaignants. Le mis en cause fait semblant de ne pas les connaître. Le président du tribunal leur demande de quitter la salle d’audience. Ensuite, il s’adresse au prévenu. Il lui demande de décliner son identité. «Je m’appelle Abdelâdime. Je suis né en 1963 à Casablanca. Je suis célibataire et je travaille en tant que mécanicien», répond-il. Issu d’une famille demeurant à l’ancienne médina à Casablanca, Abdelâdime a fait ses études primaires à l’école Ibn Roumi. Après quoi, il poursuit ses études secondaires au collège Moulay Youssef. Après plusieurs échecs, il quitte l’école à la neuvième année d’enseignement fondamental.
Ainsi, ses parents ont décidé de l’inscrire dans une école privée. Cependant, Abdelâdime ne veut plus continuer ses études. Il fait souvent l’école buissonnière. En effet, la direction de l’école avisait ses parents de ses absences successives. Deux ans plus tard, il abandonne définitivement l’école. Ses parents décident alors de ne plus investir dans ses études. Car c’est ce qu’on appelle, selon eux, jeter l’argent par la fenêtre. Ils lui demandent de rejoindre un mécanicien, une tôlerie ou s’initier à n’importe quel métier pour gagner sa vie. Les tentatives sont vaines. Abdelâdime s’engage dans la voie de la délinquance qui le mène plus tard en prison. Il est devenu accro à la cigarette et à l’alcool. Arrêté pour vol simple, il a écopé d’une peine de quatre mois de prison ferme assortie d’une amende de 500 dirhams. Après sa libération, il est devenu plus agressif. Il agresse ses victimes sans pitié et leur dérobe leurs biens. Ces délits lui ont valu une condamnation de six mois de prison ferme. Les arrestations se succèdent et les condamnations se multiplient. A chaque fois qu’il est libéré, il récidive.
Les années passent. Il n’a ni famille ni vie stable. Un jour, il rencontre à la prison un repris de justice célébre pour ses opérations d’escroquerie. Ce dernier l’a convaincu d’abandonner les agressions pour travailler avec lui. Ce repris de justice qui purgeait une peine de deux ans de prison ferme lui a expliqué que l’escroquerie rapporte gros sans salir ses mains. Depuis, il a commencé à piéger les rêveurs de l’Eldorado, qui souhaitent rejoindre l’autre rive de la Méditerranée. Il leur promettait un contrat de travail ou un visa Shengen, et ce contre une somme d’argent allant de 5 à 10 mille dirhams. Ses victimes sont nombreuses. Abdelâdime opérait dans différentes villes du pays dont Casablanca, Fkih Ben Saleh, Khouribga, Rabat, Salé et Marrakech. « Qu’as-tu à répondre à toutes ces accusations ?», lui a demandé le magistrat. Abdelâdime a nié les charges retenues contre lui, expliquant que l’argent qu’il a pris de ces personnes n’était qu’un emprunt. Dans ce sens, l’avocat a expliqué au tribunal que son client est un mécanicien qui a emprunté de l’argent à des personnes qui prétendent être des victimes. Le substitut du procureur du Roi a précisé lors de son réquisitoire que le mis en cause a eu des antécédents judiciaires et que les victimes n’avaient aucun intérêt à l’accuser.Après les délibérations, le tribunal l’a condamné à deux ans de prison ferme assortis d’une amende de 500 dirhams et la restitution des sommes reçues des six victimes qui ont déposé plainte.

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