Société

Entre le politique et le médiatique

Mis à part le quotidien El Moujahid, qui a consacré son «Evénement» à la réunion d’Alger, très peu de journaux algériens ont abordé, par des commentaires, la réunion de «tous les espoirs ». Un édito, un bref commentaire ou une reprise de dépêches de l’APS. Tel semble le maigre intérêt accordé par les médias écrits à une réunion pourtant jugée positive, globalement, en dépit de l’absence de réponses aux blocages politiques.
El Moujahid rapporte l’appréciation des quatre ministres maghrébins des Affaires étrangères pour qui, diplomatie oblige, tout va pour le mieux. Mais il faudra se pencher sur les déclarations des chefs de la diplomatie de Rabat et d’Alger pour mieux comprendre et se permettre une appréciation plus proche de la réalité.
Pour le ministre marocain, les problèmes en suspens sont évoqués en ces termes : «A propos des relations algéro-marocaines, il a indiqué qu’elles sont normales et que les deux pays oeuvrent pour les « hisser au niveau escompté », par des rencontres à différents niveaux et des discussions en vue de « régler nos questions en suspens ».
Concernant les frontières, il a noté que les participants n’ont pas débattu de questions « bilatérales » et que la visite de S.M. le Roi Mohammed VI n’a pas été évoquée non plus.
Au sujet de la tournée maghrébine de M. James Baker, envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, le ministre marocain a répondu: « Nous lui souhaitons la bienvenue. Nous l’écouterons et prendrons connaissance de ce qu’il nous soumettra. Nous avons bon espoir ». M. Benaissa a en outre ajouté que « tôt ou tard, nous trouverons avec nos frères algériens un règlement à cette question et nous nous attelons à l’édification d’un avenir prospère pour nos deux peuples et pour les peuples de l’UMA ».
Pour sa part, Abdelaziz Belkhadem a affirmé que «les relations entre l’Algérie et ses voisins maghrébins sont excellentes, appelant à traiter toutes les questions qui entravent l’établissement d’une commission bilatérale entre l’Algérie et le Maroc. Il a affirmé, à ce propos, qu’un sommet entre les Chefs d’Etat des deux pays, comme proposé par Rabat, ne peut être que le “couronnement des travaux des réunions des commissions communes”. M. Belkhadem a signalé qu’il “existe des contacts entre nos deux pays pour activer la coopération bilatérale”. Sur la question du Sahara, M. Belkhadem a affirmé que l’Algérie reste “attachée au plan de paix, aux accords de Houston et à l’ensemble des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité qui soulignent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui”. Au sujet de la prochaine tournée, dans la région, de l’envoyé spécial de l’ONU, M. James Baker, M. Belkhadem a souligné que sa visite aura pour but de “proposer une solution politique à la question sahraouie”, affirmant que “chaque solution proposée dans le cadre de la légalité internationale sera acceptée par l’Algérie”.
Presque rien de changé, si on écarte l’option de partage du Sahara mise aux oubliettes par Alger. Mais si les déclarations officielles vont dans le sens de l’apaisement et ne veulent pas insulter l’avenir, il faudra relever aussi les autres sons de cloche de quelques titres algériens. Le quotidien L’expression ss demande s’il faudra «un autre Traité de l’UMA ». Pour cette publication, cela « veut dire que les tractations pour faire sortir le regroupement maghrébin de son impasse ont été serrées, voire sans possibilité de compromis tant les positions des uns et des autres sont intransigeantes». Le blocage se situe surtout au niveau de la relationAlger-Rabat. Or, estime le quotidien, «L’identité des acteurs de ce blocage s’est manifestée surtout à travers les positions du Maroc et de l’Algérie qui sont d’ailleurs le coeur central par lequel l’Union se fera ou ne se fera pas». C’est dire que l’UMA, en dépit des bons sentiments affichés, n’est pas tributaire de ses statuts (déjà Alger ne les applique pas en ce qui concerne l’intégrité territoriale des Etats membres), mais elle se trouve paralysée par la persistance d’anachronismes politiques qui font que les cinq membres fassent une demande conjointe pour libérer un Libyen et ignorent le sort de centaines de soldats marocains, emprisonnés à Tindouf. Ne parlons pas des séquestrés des camps de la honte.

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