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Fatiha devant la Cour d’appel de Rabat

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Enfin, la patronne la plus discrète des narcotrafiquants au Maroc, Fatiha “Jeblia“, a été traduite devant la Cour d’appel de Rabat et le Parquet général l’a gardée en détention préventive, poursuivie pour constitution d’une association de malfaiteurs et trafic de drogue en attendant d’être jugée par la chambre criminelle. Cette femme de trente-neuf ans continue à susciter des interrogations notamment qu’elle ne semble pas être une ancienne trafiquante de drogue puisqu’elle aurait commencé son activité depuis l’arrestation de son mari, qui purge actuellement une peine de quatre ans et qui sera relâché en avril 2005, apprend-on de sources judiciaires. Comment est-elle arrivée à tisser tout un réseau de trafiquants de drogue à l’échelle nationale en un laps de temps très réduit que son mari n’en avait pas avant son arrestation ? Comment est-elle arrivée à chaque fois de prendre la fuite sans donner signe de vie ?
Cette femme qui était introuvable ne possédait ni voiture personnelle, ni domicile fixe. Elle possédait seulement de l’argent par lequel, elle payait la came qu’elle recevait et distribuait aux autres fournisseurs sans qu’elle ne se salisse les mains. C’était une femme qui ne s’installait nulle part bien que le quartier Oued Eddahab, communément ”Oued El Khanez”, dans la périphérie de Salé fut son fief préféré. Elle réglait ses affaires, toujours selon des sources judiciaires, par des téléphones portables. Elle en possédait une dizaine. C’est la raison pour laquelle elle parvenait à chaque descente policière (ou des gendarmes) à prendre la fuite sans laisser de trace. Pourquoi les enquêteurs ne mettaient pas ses téléphones sur écoute ? Fatiha ne s’abonnait jamais en son propre nom.
Cette femme issue de la région des Doukkala faisait l’objet, à titre d’exemple, d’une descente policière en novembre 2003, quand les éléments de la sûreté de Salé avaient reçu une information faisant état de la présence de Fatiha dans une maison située au quartier Oued Eddahab.
Plusieurs brigades ont été mobilisées lors de cette descente discrète. Encerclant la maison et s’y introduisant, les éléments des brigades mobilisées se sont retrouvés seulement devant trois de ses clients en possession de cinq kilos de haschich, de sabres et de deux vélomoteurs qui servaient de transport de la marchandise vers les quartiers de Salé.
Et Fatiha Jeblia ? Elle semble avoir eu l’information qu’elle ferait l’objet d’une descente policière et elle a pris la poudre d’escampette peu de temps avant leur arrivée. Et ce n’était pas la première fois, mais la énième.
Qui l’aurait alertée des descentes policières ? C’est la question qui reste une énigme et qui fait l’objet actuellement de l’enquête policière. “Elle aurait été informée par des policiers ou des gendarmes“, précise une source policière qui a affirmé que quelques-uns d’entre eux, dont deux éléments de la Gendarmerie Royale et un policier, seraient interrogés par les éléments de la Brigade nationale près de la police judiciaire, sur leurs liens avec la baronne du trafic de drogue. La même source a précisé qu’elle les aurait dévoilés aux enquêteurs de la BNPJ, comme elle leur a donné les noms et les prènoms de 11 complices dont quatre trafiquants de drogue chargés de son approvisionnement. Par ailleurs la même source a affirmé que les enquêteurs de la BNPJ ont entrepris l’interrogatoire de trois autres trafiquants de drogue qui purgent actuellement des peines d’emprisonnement pour leurs liens avec la baronne du haschich.
Bien que Fatiha Jeblia eût été mise derrière les barreaux de la prison de Salé en attendant son jugement, l’enquête policière semble loin d’être close et les éléments de la BNPJ continuent leur enquête.

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