L’arnaque est redoutable : un faux email semblant provenir du patron d’une société et exigeant le paiement de factures. Les Groupes Scor et Quick en ont été récemment victimes, a-t-on appris vendredi auprès de leur avocat, Me Jean Reinhart, confirmant une information du quotidien Les Echos. «L’objectif est d’alerter les autres grandes sociétés françaises qui ont pu être victimes de cette tentative d’escroquerie», a précisé Me Reinhart. Les deux sociétés ont porté plainte contre X pour «tentative d’escroquerie, faux et usage de faux, accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données», poursuit l’avocat. Dans chacun des cas, les fraudeurs sont parvenus à usurper l’identité de l’email des grands patrons. Le comptable de la société chargé des opérations spéciales recevait un email provenant apparemment du P-dg lui donnant l’ordre de régler rapidement une facture et en toute discrétion, cette facture étant annexée en pièce jointe avec un bon à payer du président. Dans le cas de Quick, «le mail transmis le 30 août de manière très banale en milieu d’après-midi au service comptable, avait pour émetteur direct le président du groupe Jacques-Edouard Charret», explique la responsable de la communication Valérie Raynal. La comptabilité a été incitée à vérifier auprès du P-dg à cause de l’absence de «certains éléments habituellement spécifiés dans ce type de mail», explique cette dernière, ce qui a permis d’éventer la supercherie. Dans les deux cas, la confidentialité pour le règlement de la facture était exigée et le fait que cette demande provenait du président était justifié par l’existence d’«une opération financière en cours». Pour Scor, les escrocs exigeaient 798.200 euros et pour Quick 83.000 euros. L’émetteur de la facture est une supposée société dénommée «Marakoff Limited», basée en Grande-Bretagne.