Des chercheurs américains ont fabriqué un prototype de vaccin par génie génétique, capable de protéger des souris contre différentes souches de virus H5N1 de grippe aviaire isolées chez des malades, selon leurs travaux publiés jeudi en ligne par la revue médicale britannique The Lancet. Malgré ces travaux présentés comme prometteurs par les auteurs, il reste encore du chemin avant de disposer d’un vaccin sur le marché.
La production de ce type de vaccins ne nécessite pas d’œufs de poule, contrairement aux méthodes classiques de fabrication de vaccins contre la grippe saisonnière ou de lots de vaccins pré-pandémiques dirigés contre le virus aviaire H5N1, en prévision d’une éventuelle pandémie grippale que pourrait déclencher ce virus s’il venait à s’adapter aux humains. "Cela prend environ 6 mois pour faire un vaccin classique à partir d’oeufs, rappelle l’un des chercheurs Suryaprakash Sambhara.
"Quatre milliards d’oeufs embryonnés seraient nécessaires pour fournir de quoi vacciner 1,2 milliard de gens à risque dans le monde", écrit-il dans Lancet. En cas de pandémie d’origine aviaire, se procurer des oeufs pourrait devenir problématique car les virus H5N1, hautement pathogènes, tuent les volailles.
L’équipe de M. Sambhara (CDC, Centres de contrôle des maladies, Atlanta) et Suresh Mittal (Purdue University) a utilisé un virus du rhume banal, rendu inoffensif (un adénovirus défectif) et génétiquement modifié, pour produire un composant majeur du H5N1, une protéine appelée hémagglutinine (H5HA). Cette dernière comporte une partie stable commune à différentes souches de H5N1.
Les chercheurs ont administré ce vaccin à des souris, puis leur ont inoculé de grandes quantités de virus. Ils ont constaté que les rongeurs immunisés, en dépit de relativement faibles niveaux d’anticorps neutralisants contre les virus H5N1.