Société

Guerre des patrons à la CGEM

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Ces derniers temps, la tension est montée d’un cran au sein de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). À l’origine : le président de cette instance, Hassan Chami, a adressé, il y a deux semaines, une lettre au président de la Fédération des PME PMI, Hammad Kessal, lui reprochant de trop parler aux médias. Censure économique ou médiatique? Certes, le patron des PME-PMI aime multiplier les sorties médiatiques, mais, pour lui, cela fait partie de la communication. «Je fais mon travail en tant que porte-parole de la Fédération.  C’est tout», a tenu à réagir Kessal. Tout a commencé, il y a quelques semaines, quand le président de la fédération des PME-PMI avait attaqué le projet de réforme des statuts de la CGEM, estimant que celui-ci comportait un certain nombre de points controversés, faisant allusion, notamment, au principe de la proportionnalité qui en cas d’application pourrait, selon ce dernier, fausser le jeu démocratique. Dans ses reproches, Hammad Kessal est même allé plus loin. Pour lui, si les grandes entreprises veulent soutenir financièrement la Confédération, qu’ils le fassent, mais pas en contrepartie des voix. 
Des déclarations brûlantes qui, semble-t-il, n’ont pas été du goût du patron des patrons, qui a demandé à Kessal de limiter un petit peu ses déclarations à la presse. Visant à élargir le cercle de la représentativité dans un cadre de cohabitation, la nouvelle copie de Chami a été soumise à l’appréciation de la Commission Droits de l’entreprise.  Un groupe de travail a été constitué au sein de cette Commission et dont la mission sera d’examiner les modifications apportées au statut de la Confédération, en attendant l’assemblée générale extraordinaire prévue pour le 19 avril courant.
Pour le patron des petits patrons, qui ne veut surtout pas tomber dans le piège de la confrontation, les revendications faites par la FPME, notamment celles se rapportant au principe de la proportionnalité « une voix, une entreprise » et à celui des cooptations (10 %), sont, tout à fait, légitimes. Car pendant longtemps, les PME-PMI marocaines, qui représentent 90 % du tissu économique national, ont été livrées à elles-mêmes. Résultat : elles ne sont pas encore prêtes pour affronter la concurrence étrangère. D’où les tentatives de rapprochement en vue de créer une certaine synergie avec les grandes entreprises. En fait, ce dont la Fédération des PME a besoin aujourd’hui, plus que jamais, c’est le soutien et l’assistance des grands groupes dans leur processus de mise à niveau et leur politique de modernisation.
Devant la montée en puissance des charges et la complexité et la lenteur des procédures des lignes de financement étrangères, les PME-PMI, à qui l’on reproche de ne pas faire preuve de transparence, n’ont plus que les grandes entreprises, comme partenaires, pour sauver leurs meubles. Et c’est dans cette perspective-là qu’une réunion a eu lieu, le 24 mars dernier, entre l’Association de la distribution moderne, qui regroupe Acima, Marjane, Label Vie et Asswak Assalam et la Fédération des PME-PMI, et dont l’objectif consistait à étudier les outils à développer pour permettre aux PME-PMI marocaines, principal fournisseur des grandes surfaces, de s’adapter à l’évolution rapide de la grande distribution au Maroc.
À travers cette nouvelle forme de partenariat, la première du genre au Maroc, les deux entités comptent s’appuyer sur le réseau très large de l’enseigne française Auchan, plus de 1000 supermarchés de par le monde, pour se tailler de nouveaux parts de marché. Un partenariat gagnant-gagnant qui va non seulement faire valoir les produits marocains à l’étranger, mais permettre aussi aux PME-PMI, qui n’ont jamais eu l’occasion d’exporter vers d’autres cieux, de bouster chacune son chiffre d’affaires à l’export. Pour y parvenir, et dans un premier temps, les professionnels des deux secteurs prévoient l’organisation, au mois d’octobre prochain, de la «Quinzaine du Maroc en France». Prévue dans les points de vente d’Auchan, l’opération touchera essentiellement les produits de l’artisanat et de l’agroalimentaire. Mais, bien avant, les PME devront respecter un certain nombre de critères, notamment le respect du délai de livraison et de la quantité des produits demandés.

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