Société

Hôpitaux psychiatriques : Lhoussaine Louardi promet 3.000 lits avant fin 2016

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La santé mentale est incontestablement le parent pauvre du système de santé au Maroc. Le rapport du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) sur la «santé mentale et les droits de l’Homme» présenté en septembre dernier l’a révélé à plus d’un titre. Le document en question avait dressé un état des lieux alarmant des établissements psychiatriques en pointant du doigt le manque d’infrastructure et de personnel (médecins et infirmiers spécialistes). En vue de remédier à ce déficit de taille, le ministère de la santé a pris plusieurs mesures dans le cadre de son plan d’action 2012-2016. Lhoussaine Louardi, ministre de la santé, s’est engagé à augmenter la capacité d’hébergement des hôpitaux psychiatriques. Le ministère s’emploie actuellement à fournir environ 800 lits. L’objectif étant de porter la capacité d’hébergement à 3.000 lits à l’échelle nationale avant la fin de 2016. Par ailleurs, trois nouveaux centres de traitement de toxicomanie seront créés prochainement à Tétouan, Marrakech et Nador. Les travaux de construction de ces trois établissements ont déjà été lancés. S’y ajoute la construction de trois autres à Agadir, à Fès et à Al-Hoceima en 2013 et l’élargissement des services dans quatre centres d’ici 2016 (Tanger, Larache, Ksar El-Kebir et Chefchaouen). Du côté des ressources humaines, le ministère de la santé compte combler la pénurie par la promotion de la formation initiale et la formation continue des professionnels dans le domaine de la santé mentale, à raison d’une promotion de 30 psychiatres et 185 infirmiers spécialisés en psychiatrie par an. Louardi a également prévu la création de quatre sections universitaires de psychiatrie pour les enfants et les adolescents afin de former 10 psychiatres par an.
Parmi les autres mesures, on notera qu’un montant de 35 millions de dirhams est consacré à l’amélioration des services de santé mentale. Le ministère a réservé un budget de 50 millions de dirhams pour la fourniture des médicaments essentiels aux hôpitaux psychiatriques et centres de santé pendant le reste de l’année en cours. Ce qui permettra à 150.000 patients de bénéficier, chaque année, gratuitement des soins dans les établissements de santé.
Sur le plan législatif, le ministre de la santé a procédé à l’examen et à la modification du dahir de 1959 relatif à la prévention et au traitement des maladies mentales pour assurer sa mise à jour, conformément aux conventions internationales dans le domaine des droits de l’Homme des personnes atteintes de maladies mentales.
Rappelons que le Maroc ne dispose actuellement que de 27 établissements publics spécialisés dans le traitement des maladies mentales. La capacité litière de l’ensemble de ces structures n’est que de 1.725 lits. Quant au personnel médical, les 172 psychiatres du secteur public sont inégalement répartis entre les différents établissements psychiatriques. 35,5% de ces psychiatres se trouvent dans les seuls CHU de Casablanca et Rabat, avec 35 psychiatres à Casablanca et 26 à Rabat, soit au total 61 psychiatres. Le CHU de Fès ne compte que huit psychiatres et neuf au CHU de Marrakech, alors que le chiffre le plus élevé pour les autres établissements ne dépasse pas cinq, ce qui représenterait approximativement, pour une ville comme Agadir, un psychiatre pour 70.000 habitants.

Un Marocain sur deux présente un signe relevant d’une mauvaise santé mentale, allant du simple tic nerveux à l’état d’anxiété ou à la dépression.

La santé mentale est un véritable problème de santé publique. Au Maroc, une personne sur quatre est touchée par la dépression. Un Marocain sur deux présente au moins un signe relevant d’une mauvaise santé mentale, allant du simple tic nerveux à l’état d’anxiété ou à la dépression. C’est ce qui ressort d’une étude intitulée : «La santé mentale et la toxicomanie», menée en 2006 par le ministère de la santé. Les résultats de l’enquête qui a été menée auprès de 6.000 personnes âgées de 15 ans ou plus avaient révélé  que 48,9% de la population enquêtée âgée entre 15 ans et plus  a connu au moins un trouble mineur psychique au cours de sa vie (insomnie, angoisse, tic nerveux, dépression et autres). La prévalence est de 26,5% pour les troubles dépressifs. Ce trouble est plus fréquent chez les femmes (34,3%) que chez les hommes (20,4%). Il est également plus fréquent en milieu urbain (31,2%) qu’en milieu rural (21,8%). On note une prévalence de 9,3% pour le trouble d’anxiété et de 5,6% pour les troubles de type psychotique (schizophrénie, troubles délirants…).

 

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