Société

La grogne des pêcheurs à canne

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Cela fait plus de deux semaines que des pêcheurs à canne observent un sit-in devant le siège de la Wilaya du Grand Casablanca. «Nous sommes près de 170 personnes qui ont toujours exercé, de manière professionnelle, la pêche à canne dans le port de Casablanca et précisément dans la jetée Moulay Youssef. Nous organisions ce sit-in après avoir frappé en vain à plusieurs portes !», précise Mohamed Kandil, un pêcheur à canne depuis les années 1970.  Et d’ajouter : « Le problème réside dans le fait que la wilaya a refusé cette année de nous accorder un laisser-passer comme c’était le cas dans les années précédentes ». En fait, chaque pêcheur à canne dispose d’une carte, renouvelée annuellement, qui lui permet d’accéder au port. « Ce refus entre dans le cadre des nouvelles dispositions sécuritaires que va connaître le port de Casablanca.
Dorénavant, il faut maîtriser le flux et recadrer la gestion du port », explique une source à la wilaya. En effet, le port de Casablanca est en train de vivre des mutations notamment dans le volet sécuritaire. «La protestation de ces pêcheurs est une réaction normale. La sécurité du port arrive en premier lieu, c’est pour cette raison qu’il faut absolument mettre fin aux vols et à l’immigration clandestine.
D’ailleurs, le port est pour les marchandises et non pour la pêche. Ceux qui veulent pêcher n’ont qu’à voir ailleurs ! », note la même source.
Le changement affectera également les petits transporteurs qui devront désormais chercher un autre lieu. Un ultimatum est fixé dans ce sens pour la fin de ce mois-ci. À partir donc du premier octobre prochain, les véhicules stationnant près du port seront indésirables. Une décision du nouveau wali de Casablanca, Mohamed Kabbaj, qui entre, elle aussi, dans le cadre de la mise en place d’un nouveau dispositif de contrôle au niveau des différents points d’accès au port. 
Désormais, tous ceux qui franchiront le pas dans l’enceinte portuaire devront porter des badges. Une manière de mieux gérer le flux énorme qu’enregistre quotidiennement cet établissement et de maîtriser le facteur risque. En fait, l’immigration clandestine est un épineux problème qui handicape le développement du port.
Les pêcheurs à canne, quant à eux, se sentent lésés par cette décision de renforcement de la sécurité et tiennent à avoir le feu vert de la wilaya pour pouvoir exercer de nouveau dans le port. « C’est notre seul gagne-pain.
Nous sommes en chômage depuis plusieurs mois et nous ne voulons que l’accord de la wilaya pour pouvoir exercer le seul métier que nous savons faire!», lance un autre vieux pêcheur, tout en tenant sa canne.

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