La kétamine, une molécule utilisée depuis longtemps comme anesthésiant chez les enfants et les animaux, mais aussi classée comme narcotique, soignerait mieux et plus vite la dépression que la plupart des anti-dépresseurs, affirme une étude américaine publiée jeudi. Des chercheurs de l’université Yale (Connecticut, nord-est des États-Unis) ont administré à des rats une faible dose de cette molécule. Ils ont découvert qu’elle atténuait grandement un comportement dépressif et rétablissait des connexions entre des cellules du cerveau, endommagées par un stress chronique. La kétamine «agit comme un médicament miracle, une seule dose a des effets qui durent de sept à dix jours», affirme Ronald Duman, professeur de psychiatrie à Yale et principal auteur de l’étude publiée dans la revue Science. Ces recherches semblent confirmer des études précédentes, notamment celle effectuée par le Centre de santé mentale du Connecticut, qui, il y a dix ans, avait observé les effets bénéfiques de petites doses de cette molécule sur des patients très dépressifs. La kétamine est administrée par intraveineuse. Traditionnellement utilisée comme anesthésiant chez l’enfant parce qu’elle n’est pas un barbiturique et qu’elle affecte moins la respiration, la kétamine est aussi très populaire en médecine vétérinaire. Les chercheurs de Yale, Ronald Duman et George Aghajanian, ont observé que la kétamine agissait chez le rat comme un lien permettant de nouvelles connexions entre les neurones. «C’est l’existence de ce lien qui est la découverte», a affirmé le professeur Aghajanian dans un communiqué.