Société

La politique doit avoir son éthique

© D.R

ALM : Vous êtes chef de groupe parlementaire à la Chambre des représentants. Comment votre élection à ce poste a été vue par les autres parlementaires ?
Nouzha Skalli : Je peux difficilement répondre à leur place. Il faudrait le leur demander. Toutefois, mon collègue, Si Najib El Ouazzani, secrétaire général du parti de “EL Aâhd” a affirmé, à la deuxième chaîne de télévision 2M, qu’il ne s’agissait pas de discrimination positive mais de la mise en action de mon expérience politique. Ceci dit, plusieurs de mes collègues députés m’ont manifesté un soutien et un encouragement dont je suis très touchée. Maintenant il s’agit pour le groupe de travailler ensemble afin de donner le meilleur de nous-mêmes. Si nous réussissons, ce sera grâce à notre travail collectif. C’est comme cela d’ailleurs que je conçois le rôle d’un leader!
Quels sont les avantages et les prérogatives du chef de groupe ?
Le chef de groupe est chargé de coordonner les activités du groupe. Notre groupe l’“Alliance socialiste” a une spécificité par rapport aux autres groupes : il est constitué de trois partis. le PPS , le PSD et El Aâhd. Mais ce n’est pas là sa seule fonction, il contribue au sein du Parlement à assurer le lien ou le «va-et-vient» entre la présidence de l’institution et les députés. La présidence régit les rapports au sein du Parlement conformément au règlement intérieur et en concertation avec les chefs de groupe. Egalement, la coordination entre le gouvernement et la majorité parlementaire se fait par le biais des chefs de groupe. Il y a d’une façon générale une responsabilité politique à assumer en plus de celle de gestionnaire par rapport au personnel du groupe. Les avantages : une participation plus directe à la prise de décision. La prime : une montagne de travail!.
Est-ce que vous êtes plus proche des femmes parlementaires plus que les autres députés ?
Oui et non! J’ai beaucoup de relations au sein du Parlement parmi les députés aussi bien hommes que femmes. J’ai souvent des échanges et des discussions avec les députés des deux sexes. Ceci dit, avec les femmes, il y a une proximité due au fait que nous sommes femmes et que nous avons des préoccupations communes concernant la promotion des droits des femmes en particulier.
Comment êtes-vous venue à la politique?
Cela remonte à mon adolescence ! Mais le sens de mon engagement a été particulièrement fort. J’étais déterminée à ne jamais abandonner le combat, quelles que soient les conditions et quoi qu’il arrive, et j’ai tenu mon engagement et je le tiens toujours. Les caps difficiles où il ne fallait pas lâcher, c’était le passage à la vie active, par rapport à la vie d’étudiante, puis le mariage et enfin les périodes des maternités. Sinon la politique a toujours été la passion de ma vie.
Vous êtes pharmacienne de profession. Est-ce que la politique est une pathologie ou une thérapie ?
C’est certainement une thérapie ! Elle est une thérapie contre l’injustice sociale et pour la liberté et la dignité ! Mais c’est aussi une thérapie contre la passivité et le fait de subir au lieu d’agir ! Pour moi, militer c’est tout simplement vivre. Quand on fait de la politique, on est capable de transcender et relativiser tout autre chose.
En dehors de votre travail, qu’est-ce que vous aimeriez faire : lire, écrire, cuisiner, voyager … ?
Mais mon travail c’est justement lire, écrire, réfléchir, écouter et parfois aussi voyager. En fait, vu mes occupations et mes engagements, j’ai très peu souvent besoin de vacances car j’aime ce que je fais. Mes enfants disent que je suis une “accro” du travail.
Qu’est-ce que vous aimeriez changer dans la pratique politique ?
J’aimerais que la politique puisse être davantage éthique, de ce fait qu’elle soit mieux encadrée sur le plan légal et moral. Les hommes et les femmes politiques devraient avoir plus l’occasion de s’exprimer de façon plus directe. Je déplore la faiblesse du dialogue et du débat des idées en général et je pense que nous avons beaucoup à faire pour mieux communiquer en apprenant à être plus spontanés et surtout en osant bousculer les tabous et aborder tous les sujets. Malgré les apparences, le sujet des femmes est resté un tabou et il commence tout juste à sortir au grand jour! En déployant plus d’efforts, nos chances de devenir une société épanouie et heureuse augmentent !

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