Société

Lahlimi parle aux jeunes

© D.R

L’avenir du Maroc dépend de notre jeunesse. Une lourde responsabilité qui nécessite de solides épaules. Et notre jeunesse n’a pas les épaules si solides que ça ! Personne ne peut le nier. Paralysés par un environnement défavorable, les jeunes peinent à se frayer une place.
Loin de tout défaitisme, il est certain que cette situation n’est pas sans issue. Malgré sa complexité et sa profondeur, son dépassement ne demande que l’adhésion générale. C’est plus une question de bonne volonté qu’autre chose. Cela est réalisable d’autant plus que la promotion de la jeunesse rentre dans la ligne de mire de la stratégie royale. S.M le Roi a appelé clairement le gouvernement, les collectivités locales, les partis politiques ainsi que la société civile à œuvrer pour une politique de proximité en faveur des jeunes. Comment donc vivent nos jeunes ? De quoi ont-ils besoin ?
Ce sont ces interrogations et d’autres auquelles tente de répondre le séminaire sur la jeunesse, organisé à l’occasion de la présentation du rapport de la Commission supérieure de la population. Cette rencontre placée sous le haut patronage de S.M le Roi s’est déroulé les 14 et 15 mars à Rabat. «La population âgée de 15 à 24 ans n’a de cesse d’augmenter durant les quarante dernières années passant de 14% en 1960 à 21% en 2004», remarque Ahmed Lahlimi, Haut Commissaire au Plan, pour confirmer le poids démographique de cette population dans notre société. En premier lieu l’intérêt a été porté sur l’accès à l’alphabétisation et à la formation des jeunes, en tant qu’éléments indispensables de nécessité basique. Le taux de l’alphabétisation des jeunes est de 68,4% contre une moyenne de 55%. Quant à la formation, le taux est de 30,6% contre une moyenne nationale de 9,6%. Ainsi, ils sont mieux formés et plus alphabétisés que la moyenne, sans pour autant l’être suffisamment!
Au regard des chiffres, le problème de chômage vient en tête de liste des préoccupations des jeunes. Ainsi, 15,4% d’entre eux sont au chômage alors que la moyenne au Maroc pour 2004 est de 10,8%. Le problème est plus grave par rapport à ce que soulignent les chiffres : les 15,4% n’eglobent pas les 61,6% des jeunes qui occupent des emplois non rémunérés et les 23,2% des jeunes femmes classées «femmes au foyer». Conformément à une tendance générale, le chômage sévit plus chez les plus diplômés. Ainsi, 61,2% des jeunes chômeurs sont des diplômés supérieurs. Les diplômés moyens et les non-diplômés ne représentent respectivement que 28 et 7,7%. Cela s’explique par ce problème tant ressassé qu’est l’inadéquation de la formation aux besoins de notre économie en ressources humaines.
Comme élément qui suit par ordre de logique : le niveau de vie et l’incidence de la pauvreté «relative» comme aiment à l’appeler les professionnels des statistiques. Avec un pourcentage de 14%, la jeunesse n’est pas très loin de la moyenne nationale qui est de 13,7%. Mais il ne faut oublier que 74% des jeunes souffrant de la pauvreté sont des ruraux, et c’est qui explique l’émigration rurale vers les grandes villes.
La pauvreté des jeunes est palpable à l’examen de leur argent de poche. Pas plus de 200 DH par an pour les 20% les plus défavorisés. Pour les 20% considérés comme plus aisés, la dépense individuelle ne dépasse pas 1.731 DH !
Parmi ces derniers, il ne faut pas oublier que sont comptés aussi ces jeunes fils à papa comme on en voit beaucoup dans les quartiers aisés de Casablanca et de Rabat. Ces gamins et gamines peuvent profiter de l’argent de poche se comptant en milliers de DH par mois et non par an! mais pour arriver à une moyenne de 1.731DH par an pour les 20% les plus aisés, le taux a été largement plombé par une frange réputée aisée qui ne l’est pas vraiment. Les disparités sociales sont un des grands problèmes que vit difficilement la société marocaine en général. Ce que vivent les aînés est bien évidemment repris en intégralité par les cadets, il n’y a pas de quoi s’étonner !
Dans le prolongement, Ahmed Lahlimi parle de structures des dépenses des jeunes en citant les pourcentages des dépenses allant aux loisirs et la culture et celles destinées aux tabacs et drogues. Nous vous laissons le soin de commenter «les 22,9% des 200 DH par an d’argent de poche des 20% des jeunes les plus défavorisés», qui les  dépensés comme frais de «tabac et drogues» !!.
Cette pauvreté que vivent les jeunes ne les empêche pas malgré tout d’avoir une vie sexuelle… malheureusement non protégée. Bon an, mal an la vie continue mais dans la difficulté. Les IST-Sida touchent la tranche des 15-29 ans à hauteur de 25% des cas déclarés, aussi bien que les jeunes de 30-39 ans qui représentent à leur tour 44%. 

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