Société

Le détournement des aides humanitaires par le Polisario dénoncé à Genève

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Le paradoxe est bouleversant. «Le Polisario qui ne cesse d’organiser des festivités grandioses, lors de visites de délégations étrangères, est celui-là même qui crie à la famine qui menace les populations séquestrées». La contradiction a été relevée par une ONG internationale, lors des travaux du Conseil onusien des droits de l’Homme qui se poursuivent à Genève. L’International democratic center, à l’origine de ce troublant constat, revendique que la vérité, toute la vérité, se fasse sur la destination des aides humanitaires destinées à la population séquestrée. «Une commission d’investigation doit être créée afin que l’on puisse, d’une part faire profiter les séquestrés de Tindouf de l’aide humanitaire en général et alimentaire en particulier qui leur est destinée, et d’autre part, dénoncer les responsables du détournement des aides humanitaires», a appelé l’ONG internationale, basée en Europe. Cet appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Un communiqué de l’ONU, diffusé hier à New York, révèle la visite à Tindouf d’une délégation composée de représentants du Programme alimentaire mondial (PAM) et de dix-neuf pays donateurs. L’objectif annoncé de cette visite est d’évaluer «la situation nutritionnelle» des séquestrés et de trouver une solution au «problème de l’anémie» qui ferait des ravages parmi les femmes et les enfants. Ron Redmond, porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), avance des chiffres très alarmants. «61% d’enfants souffrent de malnutrition et 66% de femmes enceintes pâtissent d’anémie».
L’état des séquestrés est en effet préoccupant. Mais encore plus préoccupant est de savoir «où s’envolent les aides humanitaires octroyées par la communauté internationale», s’interroge un membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes. «Soutenus et couverts par l’armée algérienne, avides de pouvoir et de richesse, les dirigeants du Polisario se sont, depuis 1976, spécialisés dans le vol de l’aide humanitaire et des dons alimentaires destinés aux populations séquestrées de Tindouf, en Algérie», a dévoilé l’International democratic center, lors de son intervention à Genève. Des spécialistes du dossier font état de réseaux mafieux qui sont très actifs à la frontière entre le Mali, l’Algérie et la Mauritanie, où des milliers de tonnes de produits alimentaires, dont le lait des nourrissons, sont écoulées sur les étals des marchés noirs. Mais il y a plus. L’Algérie monte toute une surenchère sur le nombre réel des populations séquestrées. Les autorités d’Alger, puisque c’est d’elles qu’il s’agit, gonflent exagérément ce nombre. Elles avancent le chiffre (surréaliste) de «158.000 Sahraouis», contredisant les statistiques livrées par l’ONU elle-même qui estime à «90.000» le nombre des «réfugiés» dans les camps de Tindouf.

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