Société

Le diabète : Une maladie silencieuse aux retombées alarmantes

© D.R

La journée mondiale du diabète, célébrée le 14 novembre de chaque année, est l’occasion de mieux faire connaître cette maladie et de tirer la sonnette d’alarme devant sa propagation. Le diagnostic continue de constituer un véritable problème. Dans les pays en développement, moins de la moitié des diabétiques sont diagnostiqués. Sans un diagnostic et un traitement adéquat, les complications et la morbidité croissent de manière considérable. Chaque année, 3,2 millions de décès sont enregistrés dans le monde, soit 8.700 décès par jour et six décès par minute. Au Maroc, les chiffres sont loin d’être rassurants. (Voir entretien). Le diabète est aussi responsable chaque année de plus d’un million d’amputations dans le monde. Un grand pourcentage des cataractes et au moins 5% des cas de cécité sont dus à une rétinopathie diabétique. Il n’est pas inutile de rappeler que cette maladie est la première cause d’insuffisance rénale et à l’origine d’un grand nombre de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires-cérébraux. Mais qu’est-ce que le diabète? Cette maladie chronique est causée par une déficience de la production d’insuline par le pancréas ou par une production inadéquate d’insuline. L’incapacité à produire suffisamment d’insuline ou à utiliser correctement l’insuline produite a pour conséquence l’hyperglycémie ou concentration sanguine élevée de sucre. Il existe deux types de diabète. Le diabète de type 1 qui touche 5 à 10% des patients atteints du diabète. Il apparaît généralement au cours de l’enfance ou à l’adolescence mais très rarement à l’âge adulte. Il est la conséquence de la chute brutale de la production en insuline par le pancréas. Les raisons de cette chute sont liées à une atteinte des cellules bêta des îlots de Langerhans qui sécrètent l’insuline. Cette atteinte a souvent pour origine le développement d’une auto-immunité, c’est-à-dire que l’organisme du malade se met à produire des anticorps dirigés contre les cellules bêta de son propre pancréas. Il s’en suit une carence absolue en insuline, et par conséquence un défaut majeur de pénétration du glucose dans les cellules, une quasi absence de stockage de glycogène, et donc un amaigrissement rapide, une forte déshydratation et l’apparition, à plus ou moins longue échéance, d’un coma. Le diabète de type 2 est le plus fréquent. Il représente 90 à 95% des cas de diabète. Il peut survenir à n’importe quel âge. Il est dû à une carence partielle de sécrétion d’insuline par le pancréas et à un défaut de l’utilisation de l’insuline par les tissus concernés. L’évolution de la maladie est lente, liée à la fois à une prédisposition et à des facteurs environnementaux (alimentation excessivement grasse et sucrée). La glycémie progresse lentement, et les complications apparaissent progressivement. Ce diabète peut évoluer vers un coma, mais ce sont le plus souvent les complications cardio-vasculaires ou les infections qui sont au premier plan. Pour ce qui est des traitements, la prise en charge du diabète passe par trois grandes catégories de traitements : les mesures hygiéno-diététiques, les antidiabétiques oraux et les insulines. Pour le diabétique de type 2, la première mesure consiste à intervenir sur son alimentation, lui apprendre à trouver des rythmes alimentaires mieux structurés, perdre du poids et redémarrer une activité physique modérée mais soutenue dans le temps. Lorsque ces mesures ne permettent pas de maîtriser l’hyperglycémie, alors on associe un traitement médicamenteux d’abord par antidiabétiques oraux, puis si nécessaire, l’insuline. Dans le cadre du diabète de type 1, deux voies d’actions majeures sont employées, à savoir la stimulation de la sécrétion d’insuline et l’amélioration de l’action de l’insuline endogène. L’insuline est pour sa part le traitement de référence des diabètes de type 1. Cela dit, elle est également utilisée chez les diabétiques de type 2 lorsque les mesures hygiéno-diététiques ne permettent plus un bon équilibre de la glycémie.


Le diabète de type 1 : Une menace pour nos enfants
Le diabète de l’enfant est identifié en tant que maladie auto-immune. Le diabète insulinodépendant en l’occurrence celui de Type 1 est le plus fréquent chez l’enfant. Il touche 5 à 10% des patients atteints du diabète. Au Maroc, ils sont plus de 10.000 enfants à vivre avec cette forme de diabète. Cependant, les causes exactes de ce type de diabète restent jusqu’à présent inconnues. À une période de l’enfance, l’organisme peut ne plus reconnaître les cellules B du pancréas, producteurs de l’insuline. Dans 90 % des nouveaux cas de diabète de type 1, on ne trouve pas d’antécédent de diabète dans la famille de l’enfant. Par contre, le risque de devenir diabétique si un parent est atteint ne dépasse pas 2 à 5 %. Le diabète de type 1 apparaît essentiellement avant l’âge de 20 ans. L’incidence du diabète de type 1 est très faible avant l’âge de 1 an, maximale entre 4 et 10 ans, elle subit ensuite une décroissance, puis reste stable après 20 ans. Ainsi, le glucose s’accumule dans le sang. L’hyperglycémie est détectée dans ce sens par une prise de sang. Par ailleurs, si le taux de sucre dépasse 1,70-1,80 g/l, le rein va l’éliminer avec les urines. De la sorte, le malade urine fréquemment, ce qui est médicalement appelé « la polyurie», et manifeste en parallèle une déshydratation cutanée . Pour survivre et accomplir leurs fonctions, les cellules du corps font appel à d’autres sources d’énergie : les protéines des muscles, et les graisses du tissu adipeux, qui n’ont pas besoin d’insuline pour entrer dans la cellule. Le malade va également perdre du poids. La combustion des graisses dans les cellules va donner des corps cétoniques, qui sont détectables dans les urines à l’aide de bandelettes réactives. Le petit enfant qui est normalement actif, bon vivant, souriant, deviendra plus calme, endormi, très fatigué. Il est primordial dans ce cas que le médecin prescrive des injections d’insuline sinon le malade pourrait sombrer dans un coma appelé «acidocétosique».

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