Société

Leçons d’un scrutin

Le leader du Front national, le parti d’extrême droite français, a recueilli 7,27 % de suffrages au Maroc lors de l’élection présidentielle. L’information a circulé comme une traînée de poudre dans les rédactions nationales, depuis son annonce par une dépêche de l’Agence France presse.
A l’issue du premier tour de la présidentielle française, jean Marie Le Pen n’avait récolté, avec Noël Mamère, que 429 voix, soit 6,46 pc des suffrages auprès des électeurs français établis au Maroc. Un score moins important que celui remporté lors de la présidentielle de 1995. Cependant, entre le premier et le deuxième tour, la cote du leader du Front National a sensiblement augmenté auprès de cette frange de la société française, faisant caracoler Jean Marie Le Pen à 7,27 pc des suffrages.
Cela veut dire qu’au moment où une levée de boucliers était organisée dans l’hexagone et partout dans le monde pour barrer la voie aux extrémismes en tous genres, dont le racisme, caractéristique de base de l’idéologie Le Pen, des ressortissants français, régulièrement établis au Maroc, vivant parmi les marocains dans la pure tradition e tolérance caractérisant le royaume, particulièrement à l’égard des français, se sont déplacés dans l’un des 10 bureaux de vote mis à leur disposition pour accorder leur voix au symbole même de l’intolérance.
Les Marocains pétris d’amitié à l’égard des français, tous comme les dizaines de citoyens français établis au Maroc qui avaient publiquement manifesté leur opposition à la montée de l’extrémisme via le leader frontiste, notamment lors de la manifestation organisée devant le siège de l’Institut français de Casablanca, ne peuvent que déplorer cette amélioration de score.
Que le sursaut républicain a finalement opéré en France, donnant une victoire écrasante au candidat Jacques Chirac et à travers lui aux valeurs de la république, que le vote soit un droit inaliénable exercé en totale liberté, selon les convictions profondes de chaque électeur, n’occultent pas entièrement le nuage que cette évolution représente dans ciel de l’amitié maroco-française. Des leçons sont à tirer de part et d’autre de ce constat. Car il est de mauvais augure, pour l’avenir des rapports entre les peuples marocain et français, qu’un courant idéologique pronant l’intolérance et le mépris d’autrui, dénoncé avec force en France et partout dans le monde, puisse se renforcer un tant soit peu sur une terre où la tolérance, la cohabitation, la fraternité des civilisations sont érigées en règles de vie.

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