Société

Les femmes de la diaspora plaident pour une harmonisation des lois

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Le Laboratoire de recherche en droit de la famille et de la migration relevant de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’Oujda vient d’organiser un colloque sur l’application du code marocain de la famille à l’étranger. Trois femmes de la diaspora marocaine en Europe : Nora Bougrina et Najat Elhani (universitaires à Amsterdam) ainsi que Fouzaya Talhaoui (juriste à Anvers) ont animé l’atelier consacré à l’approche comparative des droits de la famille entre les articles de la Moudawana et ceux des textes européens.  Un atelier qui a soulevé des problèmes d’ordre pratique que rencontrent les ressortissantes marocaines soit en Europe ou au Maroc. Elles ont reproché aux magistrats locaux de ne pas appliquer à la lettre les codes et statuts de la Moudawana. Elles ont aussi expliqué qu’à l’étranger, certains juges refusent d’appliquer les lois marocaines et ce en dépit que, dans certains cas, plusieurs femmes marocaines s’attachent à la «Charia» en tant que femmes musulmanes. Pour Nora Bougrina et Najat Elhani, les réformes doivent répondre à des attentes suite aux problèmes rencontrés par les Marocains résidant à l’étranger, dûs à l’application du code et statuts de la Moudawana, notamment en ce qui concerne les mariages et divorces. En Hollande, par exemple, les juges, tout en veillant à l’application des lois de leur pays, acceptent de recourir à la loi marocaine lorsque les deux époux sont nés marocains. Ce n’est pas le cas pour d’autres pays où les juges ne se réfèrent qu’aux lois locales. Quant à Fouzaya Talhaoui, elle a expliqué que la sauvegarde des liens de citoyenneté avec les ressortissants marocains incite le Maroc à emprunter de nouvelles voies afin de préserver l’identité nationale, en assimilation avec les lois et prédispositions juridiques des pays d’accueil. C’est le cas pour les contrats de mariage et le divorce. Et d’ajouter à ALM que «des centaines de femmes que je rencontre, en tant qu’ancienne parlementaire et actuelle élue locale en Belgique, m’expliquent que la loi marocaine n’est pas bien appliquée quand elles rentrent au pays et qu’elles rencontrent des problèmes à Nador ou à Oujda pour homologuer des divorces prononcés par un juge belge. Elles sont confrontées au fait que si l’ex-mari a un peu de pouvoir ou d’argent, il leur cause beaucoup de torts en influençant certaines décisions. Elles préfèrent rester en Europe et c’est très grave pour notre enracinement». Et de préciser : «lorsqu’une mère refuse de rentrer au pays c’est automatique pour ses enfants. Or, tout l’effort du Maroc va dans le sens de consolider nos liens avec notre pays d’origine. Il faut trouver des solutions justes pour les épouses et leurs enfants. Ces femmes ne veulent qu’une chose: que la loi de la Moudawana soit appliquée à la lettre. D’autant plus qu’il y a des milliers d’entre elles qui prennent en charge leurs proches qui sont restés au pays. Leur mettre des bâtons dans les roues c’est compromettre une partie de l’effort économique du pays». D’autres citoyennes sont confrontées à deux jugements : un qui est en faveur de la femme (souvent prononcé par un juge européen) et l’autre qui est en faveur du mari (promulgué par un juge au Maroc).

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