De retour d’une mission de 10 jours dans les enclaves espagnoles et dans les villes marocaines d’Oujda, Nador et Tanger, l’organisation de défense des droits de l’Homme assure qu’il existe des "preuves fiables" de violations des droits des émigrants et un "contexte d’impunité".
"Dans les zones des frontières, l’Etat de droit semble ne pas exister", a dénoncé Javier Zuniga, chef de la mission d’enquête.
Amnesty demande que "les autorités espagnoles prennent leurs responsabilités" en enquêtant sur les événements des dernières semaines aux frontières de Ceuta et Melilla, au cours desquels "au moins 11 émigrants sont morts en essayant d’entrer dans les enclaves".
Interrogé sur le bilan de 14 morts obtenu par compilation des données officielles et humanitaires, Zuniga a indiqué qu’il ne faisait état que des morts sur lesquels Amnesty avait elle-même recueilli des preuves.
D’autres émigrants sont morts dans le désert où les ont dispersés les autorités marocaines, a-t-il assuré, sans fournir de chiffre.
Amnesty dit avoir recueilli des "preuves démontrant que les agents chargés de faire respecter la loi ont utilisé la force de façon disproportionnée, notamment des armes mortelles".
L’organisation demande au Maroc comme à l’Espagne des enquêtes indépendantes avec conclusions publiques sur les morts dont les deux pays se rejettent en partie la responsabilité.