Société

L’Istiqlal tombe de haut

© D.R

Inaugurant le début de la session printanière de l’actuelle année législative, l’élection du président de la Chambre des représentants n’a pas manqué d’avoir son lot de surprises. La séance plénière tenue a cet effet a eu lieu le vendredi 8 avril. Et c’est Abdelouahed Radi, reconduit au poste, qui en est sorti vainqueur.
M. Radi dont Abdelhamid Aouad convoitait le poste. L’istiqlalien, son expérience ministérielle et ses différents contacts aussi bien en Afrique que dans le monde arabe aidant, en avait certes la carrure, les moyens aussi. Mais il n’en a pas eu les voix. Imposant le tant souhaité statu quo, ce résultat remet à zéro tous les compteurs des nombreux calculs politiques ayant précédé l’élection. A commencer par ceux des principaux partis de la majorité gouvernementale, à savoir l’USFP, l’Istiqlal et les partis de la Mouvance populaire. A défaut de se mettre d’accord sur un seul candidat, faiblesse des arguments des uns et convoitises des autres, ils ont préféré, chacun, faire cavalier seul.
Le parti d’Abbas El Fassi a été le premier à « ouvrir les hostilités ».
Faisant fi d’un accord qui aurait été passé entre l’USFP et le Premier ministre, stipulant le maintien de Abdelouahed Radi, à la tête de la première Chambre jusqu’aux élections de 2007, l’Istiqlal, contre toute attente, a décidé de présenter la candidature d’Abdelhamid Aouad. Une décision perçue comme un coup dur apporté à la «cohésion» de la majorité gouvernementale. La Mouvance, elle, a présenté la candidature de Hassan Maouni. Le Rassemblement national des indépendants (RNI) a observé une posture d’observateur plutôt proche de l’USFP. Le principal parti de l’opposition, le Parti de la justice et du développement (PJD), a pleinement joué son rôle, en optant pour Lahcen Daoudi comme candidat. Les autres formations, l’Union constitutionnelle (UC) et le Parti national démocrate (PND) ont préféré voter côté majorité.
Dès le premier tour, la couleur a été annoncée. Radi est porté en tête du peloton, loin devant Aouad. Le PI n’en est pas moins resté en lice jusqu’au bout. Par son refus de se retirer de la course, la formation d’Abbas El Fassi marquait sa détermination à remporter l’élection et sa conviction d’en sortir vainqueur. Ce qui n’a évidemment pas été le cas. A cela, il y a plusieurs raisons. La première a émané de l’intérieur même de la majorité gouvernementale. N’ayant eu que 54 voix, la Mouvance s’est retirée. Mais au lieu de s’aligner sur l’une ou l’autre candidature, elle a opté pour le vote libre laissant le choix à ses députés.
Le PJD, lui, s’est maintenu en compétition. Avec seulement 31 voix, et même si les affinités idéologiques qu’il partage avec le PI devaient l’amener à se retirer à soutenir la candidature istiqlalienne, le parti de Saâdeddine El Othmani a préféré continuer jusqu’au bout. Son score est resté intact. La majorité gouvernementale aussi. Celle-ci aura donc été sauvée par l’attitude du PJD, dont la candidature au deuxième tour a sauvegardé l’écart entre les deux autres formations. Le parti islamiste, dont les ambitions et les capacités de faire sensation en 2007 ne sont plus à démontrer, semble ne pas voir d’intérêt dans l’éclatement avant l’heure de la majorité. Il signifie ainsi vouloir tenir à son ticket d’entrée au gouvernement, non pas à travers des alliances de circonstance, mais des urnes lors des prochaines échéances.
Résultat des courses, et avec trois bulletins annulés, Abdelouahed Radi est reconduit à la tête de la première Chambre, loin devant ses rivaux. Radi a obtenu 136 voix contre 86 pour Abdelhamid Aouad, et 31 voix pour Lahcen Daoudi. Réel, le risque d’explosion de la majorité parlementaire du Premier ministre n’a donc plus lieu d’être. Eclatement, il y a cependant bien eu. Cette fois, au sein de la Koutla, qui a vu ses deux principales composantes, à savoir le PI et l’USFP, se déchirer à nouveau. Les deux partis, qui se prévalent du même bloc, ont clairement prouvé que, sur le front électoral, ils sont des rivaux déclarés. Reste à savoir qui sera le premier à payer la facture. En fait, cet épisode signe la fin d’une koutla qui ne sert qu’à bloquer la vie politique nationale.

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