Société

Maroc-Espagne : consolider l’embellie

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Le Premier ministre marocain, Driss Jettou, s’est rendu mercredi en Espagne, à la tête d’une importante délégation marocaine, pour présider avec son homologue espagnol, José Luis Zapatero, les travaux de la 7ème Réunion de haut niveau hispano-marocaine. Cette rencontre qui se tiendra, jeudi, à Séville en Andalousie, est inscrite sous le signe de la confiance.
Cette réunion sera précédée de quatre réunions sectorielles qui se tiendront, jeudi matin à Cordoue, entre les ministres des Affaires étrangères, de la Culture, de l’Education et de l’Equipement des deux pays.
A Séville, les deux chefs de gouvernement tiendront une séance de travail, parallèlement à des réunions sectorielles entre les ministres espagnols et marocains de la Justice, de l’Intérieur, de l’Emploi et des Affaires sociales, de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce. En fait, les relations officielles entre les deux pays sont excellentes. La coopération dans le domaine judiciaire (lutte contre le terroriste, le trafic de drogue et l’immigration clandestine), culturel et même militaire (contingent commun à la mission de paix des Nations unies en Haïti) a connu un essor considérable depuis quelques mois. Après l’embellie que connaissent les relations entre les deux pays, depuis l’arrivée des socialistes espagnols au pouvoir en avril 2004, l’heure est aujourd’hui à la consolidation de cet acquis. C’est justement l’objectif que la délégation marocaine compte atteindre. Le Maroc jouit au sein des instances gouvernementales espagnoles d’un capital sympathie non négligeable. Le grand défi des Marocains, beaucoup plus que les Espagnols d’ailleurs, est de traduire ce capital sympathie, cantonné à des milieux officiels, en amitié réelle et profonde entre les deux peuples, marocain et espagnol.
Ce qui n’est pas toujours le cas, et c’est justement dans ce volet que le Maroc accuse énormément de retard. Les clichés sont malheureusement encore bien ancrés chez une partie de la société espagnole. Des préjugés entretenus, d’ailleurs, par une élite intellectuelle espagnole foncièrement anti-marocaine. "Il est regrettable de constater chez l’opinion publique espagnole une profonde méconnaissance des réalités du Maroc nouveau. Cette situation malsaine ne peut pas perdurer parce qu’elle donne lieu à la formation de préjugés et de clichés qui ne correspondent nullement à la réalité du Maroc", a déclaré à la MAP Saâd Kettani, le commissaire général de "L’année du Maroc en Espagne" qui aura lieu au cours de l’année 2006. Or, pour défendre, à titre d’exemple, la légitimité de leur cause nationale, les Marocains ont besoin de fournir un effort titanesque pour investir la société civile espagnole, infestée depuis plusieurs années par les éléments du Polisario qui jouissent, il faut le reconnaître, d’une longueur d’avance. Lors d’une rencontre organisée mardi à Madrid par des associations de défense des droits de l’homme marocaines et espagnoles, il a été question de la situation des immigrés clandestins au Maroc comme en Espagne.
Des critiques acerbes ont été formulées à l’égard des deux pays. Mais au cours des discussions, il apparaissait clairement que les acteurs associatifs espagnols ignoraient totalement les avancées considérables réalisées par le Maroc en matière des droits humains. La politique de la chaise vide, ou du moins le manque d’intérêt du Maroc et son absence de la scène associative espagnole est un handicap réel. C’est ce genre de lacunes, d’ailleurs, que des organismes non gouvernementaux, comme le Comité Averroès pour le rapprochement entre les peuples marocain et espagnol souhaite combler. Réunis mercredi dans la ville andalouse de Cordoba, les membres de ce Comité ont fait le point sur les résultats des travaux de trois groupes de travail créés le 19 avril 2005 à Madrid.
Ces commissions se sont penchées, depuis, sur la préparation de plan d’actions concrets visant à approfondir la compréhension et la coopération entre les sociétés espagnole et marocaine. Les groupes de travail concernent "l’histoire et l’éducation", "l’économie et la société civile" ainsi que "la culture et la communication".

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