Société

Meknès : Le PJD mis en minorité

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Les opposants au maire PJD de Meknès, Abou Bakr Belkora, ont échoué dans leur tentative de le déstabiliser. En effet, après avoir convaincu quatre conseillers de la majorité de rejoindre leur camp, les opposants sont devenus majoritaires: 28 contre 27. Première bataille: le vote du compte administratif. En votant contre le compte, les opposants espéraient bloquer l’action de M. Belkora, ou du moins la freiner. Toutefois, la wilaya de Meknès a trouvé la parade. Constatant que les opposants n’ont pas motivé leur vote, les services du wali, Moulay El Mehdi Alaoui, ont estimé, conformément aux dispositions légales, que le compte administratif est considéré comme approuvé.
Contacté par ALM, Abou Bakr Belkora a refusé de polémiquer. Il a tout simplement estimé que le bras de fer actuel au sein du Conseil communal de Meknès "oppose ceux qui placent le développement économique de Meknès et l’intérêt général à ceux qui privilégient avant tout leurs intérêts personnels".
Actuellement, la majorité au Conseil est composée du PJD (avec 14 sièges), du RNI (4 sièges), Attajdid Wal Insaf (4 sièges), le FFD (3 sièges) l’UC (2 sièges), l’ICD (2 sièges) et le PCI (2 sièges). Soit un total de 31 conseillers. En face, l’opposition est constituée du PPS (8 sièges), l’Istiqlal (4 sièges), l’USFP (4 sièges), le MP (4 sièges) et le PED (4 sièges). Soit 24 sièges. Toutefois, quatre conseillers, provenant chacun du RNI, d’Attajdid Wal Insaf, du FFD et du PCI, ont fini par rejoindre l’opposition, privant M. Belkora de sa majorité.
En tout cas, M. Belkora assure que cette situation, "n’empêchera pas l’équipe qui gère la ville de rester fidèle à ses principes". Et d’ajouter: "Nous ne pactiserons jamais avec les adversaires du développement de la ville, et nous serons prêts à commander un audit pour les trois anciens exercices".
En fait, les chiffres plaident amplement pour Belkora. Ainsi, l’excédant budgétaire en 2003 (Belkora a été élu en septembre 2003) a atteint les 4,7 millions de DH. Un an plus tard, ce même excédant a dépassé les 37 millions de DH. Et les prévisions financières de la ville tablent sur un excédent annuel d’au moins 40 millions de DH dans les cinq prochaines années.
Pour M. Belkora, "ce qui a énormément dérangé les opposants, c’est la mise sur les rails d’un programme colossal pour la ville qui nécessitera pas moins d’un milliard de DH". A titre d’exemple, la mairie compte investir 15% de cette somme pour les routes, 5% pour les espaces verts, 5% pour le secteur sportif, 7% pour le social, 3% pour la culture et 35% pour les grands marchés. Pour ce dernier point, M. Belkora précise qu’il s’agit d’un marché de gros, une halle aux poissons, une halle aux grains, un abattoir…
En fait, la municipalité a l’intention de construire un Marché d’intérêt national (MIN). Ce concept est tout à fait courant dans les pays développés. A Meknès, il s’agit de construire une plate-forme qui regroupera toutes récoltes agricoles pour leur transformation, leur conditionnement, leur distribution au Maroc et leur exportation.
Aussi, Belkora tient à préciser que dans le domaine social, par exemple, la mairie "procèdera à des investissements créateurs de richesses qui seront par la suite injectées dans le secteur social". C’est le cas pour le projet, déjà opérationnel, en faveur du KOD de Meknès. En partenariat avec le groupe de supermarchés "Label Vie", la mairie a investi 8 millions de DH (gros-œuvres) pour en récolter annuellement 2,4 millions. A cette somme s’ajoutent d’autres recettes de location. Au total, la mairie a assuré, dans ce projet, 5 millions de DH versés chaque année au KODM. "Nous comptons encaisser au moins 10 millions de DH par an qui seront injectés dans des actions sociales", poursuit M. Belkora. Ceci sans compter les 2.400 emplois à créer dans neufs marchés de sédentarisation des vendeurs ambulants. Dans ce projet, et en partenariat avec une société privée, la municipalité encaissera annuellement 6 millions de DH, "sans investir aucun centime". A titre comparatif, l’ancienne équipe communale avait investi 50 millions de DH pour créer 1.000 emplois seulement, sans que cela ne rapporte aucun dirham à la commune.
Les exemples de ce genre ne manquent pas à Meknès. Le riad Parc, loué à 400.000 DH par an, sera aujourd’hui mis en location pour 3,5 millions de DH par an. La facture de téléphone de la commune est passée de 2 millions de DH à 600.000 DH. Les frais de carburant: de 1,5 million à 800.000 DH. Les recettes des panneaux publicitaires atteignent aujourd’hui 2,4 millions de DH, alors qu’elle n’étaient que de 400.000 DH. Sans parler des piscines municipales qui engloutissaient 300.000 DH par an, "mais grâce à l’équipe au pouvoir, ces piscines rapportent à la commune 1,4 million de DH", conclut Belkora.

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