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Mohamed Qnouch : «Le danger d’une année blanche n’est pas complètement écarté»

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ALM : Que pensez-vous de la décision du ministère de l’Éducation nationale de reporter d’une semaine les examens scolaires ?
Mohamed Qnouch : Cette décision répond à un impératif sécuritaire à savoir éviter une année blanche. Toutefois, le danger n’est pas complètement écarté. Nous ne sommes pas à l’abri d’une année blanche malgré l’annonce du ministre de l’Éducation nationale.Différentes catégories d’enseignants des établissements publics se préparent à de nouveaux débrayages dans plusieurs régions du Royaume notamment dans la région du Souss-Massa Drâa, à Laâyoune, à Zagora.

Selon vous, est-ce que ce report permettra d’optimiser les chances de réussite des élèves ?
Pour être honnête, je n’y crois pas. Une semaine de plus ne suffira pas à mieux préparer les élèves aux examens. Il faut se rendre à l’évidence, cette année scolaire est perdue. La question qu’il faut se poser à présent est de savoir si le taux de réussite des examens reflète le niveau des acquis des élèves. Après le baccalauréat, les élèves des établissements publics seront mis en concurrence avec ceux des établissements privés lors des concours d’entrée des écoles et il est regrettable de constater que le niveau dans les écoles publiques est très bas. Ils ont très peu de chance de réussir devant les élèves de l’enseignement privé.

Le ministère a précisé que ce nouveau calendrier permettra de rattraper le temps perdu. Pensez-vous que cela est possible ?
Une semaine ne permettra pas de remédier à cette situation. Je pense qu’il faut au moins 2 mois pour rattraper le temps perdu. Les statistiques nationales dévoilées par la secrétaire d’État chargée de l’Enseignement scolaire qui font état de 6 ou 7% du temps perdu de l’année scolaire en cours sont loin de refléter la réalité. Ces chiffres n’ont pris en considération que les grèves au niveau national qui se sont chiffrées à 25 sans tenir compte des grèves au niveau régional. La situation est alarmante. Dans certaines régions et plus particulièrement celles du Sud, il sera impossible avec ce report de rattraper 50% du temps perdu. Les élèves paient au prix fort les grèves régulières qui ont eu lieu durant l’année scolaire. Et c’est leur avenir qui est en jeu. Le mal est là et il faut à présent limiter les dégâts.

Il a été décidé de se passer des examens blancs pour les établissements qui ne les ont pas encore organisés. Est-ce une bonne décision ?
Personnellement, je pense que l’examen blanc n’a aucun intérêt pédagogique. Il constitue une perte de temps. L’examen blanc ne peut être bénéfique pour l’élève que s’il a lieu selon les normes pédagogiques. Ce qui n’est pas le cas dans la réalité. Il faut également relever que les élèves sont peu motivés à ce type d’examen. Cette décision du ministre de l’Éducation nationale est compréhensive vu le temps perdu durant l’année en cours.

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