Société

Mortelle résurgence du passé

Ils marchaient tranquillement, cet après-midi du mois d’octobre, dans un terrain vague près de leur douar, situé à la périphérie de la ville de Kénitra. Ayant le même âge, dix-sept ans, les deux lycéens poursuivent leurs études à la même classe. Leur amitié remonte à leur bas-âge. Ils ne se sont presque jamais séparés au point que leurs voisins les considèrent comme des jumeaux. Que s’est-il passé pour que l’un tue l’autre ? Cette question, qui hante l’esprit de leurs voisins, est restée sans réponse, parcequ’ils n’ont pas encore cru au mobile avancé par le meurtrier. Ce dernier s’appelle Bouchaïb ; il est issu d’une famille plutôt indigente. Le père se débrouille plus ou moins bien pour subvenir aux besoins élémentaires de ses cinq enfants. Son ami, Abdelkader, quant à lui, est issu d’une famille dont le père et deux de ses quatre frères et soeurs travaillent. Bref, ils sont relativement plus aisés que la famille de Bouchaïb. En effet, Bouchaïb et Abdelkader ne se souviennent pas quand et comment ils sont devenus des amis, qui ont partagé les même souvenirs d’enfance et d’adolescence, les mêmes bancs de l’école, du collège et du lycée et la même envie de fumer du haschisch. Ils se sont retrouvés ainsi depuis qu’ils avaient commencé leurs premiers pas sur terre. Cela semble normal puisqu’ils habitent dans des maisons mitoyennes. Leurs parents, frères et soeurs se rencontrent le plus souvent durant toute la journée. Seulement, ce meurtre cultivera la haine dans leurs coeurs au point qu’ils se détesteront mutuellement. Ils partageaient le même joint dans des lieux près de leur douar. Ils parlent tout en fumant et se racontent leurs aventures avec des filles du douar. Chacun cherchant à étaler sa virilité. Un jeu d’adolescents. Seulement, ce jeu dérape quand Abdelkader revient sur le passé. Il s’agit d’une histoire qui remonte à dix ans. Ils avaient sept ans et jouaient au foot dans un terrain vague du douar. Quand ils ont cessé de jouer, Abdelkader a demandé à Bouchaïb d’aller dans un coin isolé pour se livrer au plaisir solitaire. Un peu plus tard, Bouchaïb propose à son ami des attouchements mutuels. Ce dernier accepte le marché. Une fois son désir assouvi, Bouchaïb prit la poudre d’escampette, sans tenir parole. Quand ils se sont rencontrés plus tard, Abdelkader a engueulé Bouchaïb. Pour le calmer, ce dernier lui promet de se laisser faire la fois suivante. Ce qui n’eut jamais lieu. Et l’incident a été vite oublié. « Tu te souviens quand je t’ai… et que j’ai ensuite pris la fuite… », rappelle Abdelkader à son ami, en riant. Ce dernier s’est énervé, son visage a blêmi. Il assène un coup de poing à Abdelkader. Ce dernier reste bouche-bée. Aussitôt, Bouchaïb se saisit d’une pierre et avance vers son ami qui recule. Il lui assène un violent coup sur le crâne, puis un deuxième jusqu’au moment où il s’est effondré. Transporté à l’hôpital, Abdelkader rend l’âme suite à une hémorragie cérébrale. Quant à Bouchaïb, il est arrêté et traduit en justice.

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