Société

M’Rirt : Une mine de problèmes

© D.R

La grève des seize ouvriers, dans la mine de Sidi Ahmed, à près de 350 m de profondeur a défrayé, cette semaine, la chronique dans la région de M’Rirt. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, avec l’annonce des risques que pourrait engendrer cette grève, aussi bien sur le plan matériel qu’humanitaire. Cette mine de la compagnie minière de Touissit, gérée par la société sous-traitante ECG, a été donc le théâtre, du samedi 23 juillet au petit matin du mercredi dernier, d’un sit-in dans l’obscurité et dans un silence profond. « Un accord a été finalement trouvé, reconnaissant le droit syndical et promettant l’ouverture d’un dialogue sur les conditions de travail», assure El-Haj Amdiaz, de la section de l’Association marocaine des droits de l’Homme dans cette région. En fait, ces ouvriers temporaires réclament leur droit d’être affiliés au bureau syndical de l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) et dénoncent certaines conditions de travail, notamment les licenciements abusifs. « Il faut noter que l’accord conclu n’est pas encore écrit noir sur blanc. À leur sortie, les grévistes avaient tous besoin d’une consultation médicale. L’un deux en est sorti avec des problèmes oculaires. Pour les autres, ils présentent tous les séquelles de ce sit-in dans un lieu mal-aéré et complètement obscur», ajoute-t-il. Certes, l’on ne sort pas indemne d’un séjour de près de quatre jours dans une mine à une profondeur d’environ 350 m.
De  ce sit-in, Rabiî Jamal,  l’un des grévistes en parle avec beaucoup d’amertume : « c’était une dure aventure. Nous n’avions rien à manger. Nous avons trouvé d’énormes difficultés pour s’approvisionner en eau. À 350 m, nous étions obligés de boire une eau acide. Pour avoir une eau pure, il fallait atteindre la profondeur de 600 m. Chose qui n’est pas aisée puisque nous prenions, à nos risques et périls, les escaliers : les ascenseurs ne fonctionnaient pas faute d’électricité ». Dans une note informative adressée par la compagnie minière de Touissit, le directeur général a tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences néfastes de cette grève. «L’occupation illégale du centre de Sidi Ahmed par un groupe d’ouvriers de l’E.C.G, inconscients de la gravité de leurs actes irresponsables, pour des raisons non-convaincantes, ne sert guère les intérêts des ouvriers de l’ECG », lit-on dans cette note. Datée du 25 juillet, deux jours après le début de la grève, cette note souligne les deux grands dangers que risque cette compagnie si les grévistes persistent et signent. Le premier point concerne les répercussions négatives sur l’ensemble du matériel de ce centre. Tout en rappelant l’inondation de ce dernier en 1990, la note met l’accent sur les risques d’écroulement des ateliers. Le deuxième point par contre s’attaque aux aspects financiers. « La production programmée pour cette année sera touchée par cette grève. Par conséquent, l’on s’attend à une baisse des revenus, qui affectera l’équilibre financier de la compagnie, et partant son avenir et la situation des ouvriers », relève-t-on dans ce document. 
Contacté par ALM, le directeur régional de la compagnie minière de Touissit n’a pas voulu se prononcer là-dessus, arguant qu’il est en congé.
Pour sa part, Hassan Bourhim, le secrétaire provincial de l’UGTM à Khénifra affirme que la réunion, du mardi dernier, a vu la participation d’un représentant de cette compagnie, d’un autre de l’ECG et du secrétaire général de la province de Khénifra. « Nous nous sommes mis d’accord sur le respect du droit de l’appartenance syndicale, créant ainsi un nouveau bureau. Nous avons également entamé des discussions pour l’amélioration des conditions de travail : élaboration de contrat, conditions de licenciements, respect du SMIG… », conclut-il. Les négociations se poursuivront au mois de septembre prochain.

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