Société

Non à la violence conjugale

Constamment violentée et harcelée par son mari, la vie d’Aicha, la trentaine, s’est transformée en un véritable cauchemar après son mariage. Le cas d’Aicha est identique à celui de milliers d’autres femmes victimes de la violence conjugale. Jusqu’au jour où elle apprend par l’intermédiaire de sa voisine l’existence d’un centre qui peut l’aider à contrer l’injustice qu’elle subit. Aicha se présente aussitôt au bureau du CEOJPFA, le Centre d’Ecoute et d’Orientation Juridique et Psychologique pour Femmes Agressées de Casablanca. Et c’est ici qu’elle raconte son drame : un mariage forcé marqué par plusieurs années de terreur et d’humiliation. Plus jamais. Car au centre, c’est un nouvel espoir qui naît chez elle. Celui d’aller enfin dénoncer la violence que lui fait subir son mari et de revendiquer ses droits. Des femmes comme Aicha, le centre en reçoit une quarantaine par mois. Créé en 1995, le CEOJPFA est une association autonome à but non lucratif ayant pour mission la lutte contre toutes formes de violence à l’égard des femmes. Objectif : soutenir les femmes victimes de violence. Mais aussi, renforcer leurs capacités en leur apportant notamment conseil juridique et psychologique. Des centres d’écoutes comme l’CEOJPFA, il en existe plusieurs un peu partout au Maroc. Ces centres proposent de l’assistance juridique et un soutien psychologique aux femmes victimes d’agression. Avec des moyens le plus souvent limités, ces centres assurent un excellent travail.
L’année dernière, un réseau élargi d’ONG s’est constitué pour mener pour la première fois une action commune auprès des autorités publiques. Ces ONG ont réalisé un embryon de statistiques sur la violence contre les femmes au Maroc.
Au fait, la violence contre les femmes prend toutes les formes. Le centre de secours de soutien des femmes victimes de la violence à Casablanca et Rabat a recensé durant l’an 1999 pas moins de 275 cas de violence. 175 sont des cas de violence conjugale. Parmi ces cas, on retrouve 94 cas de frappe, 6 cas d’avortement, 1 cas de violence provocant la dépression totale, 2 cas d’abondant de famille, 27 cas d’insulte et 12 cas de menace de mort. Le centre de Rabat à enregistrer à lui seul durant la même période pas moins de 416 cas de violence conjugale.
Autre chiffre, celui de du centre FAMA, centre de soutien juridique et de défense de droit des femmes. Ce dernier à recenser 612 cas de violence conjugale pour la seule année 2000. Au niveau national, les statistiques effectuées par le réseau des ONG démontrent que 90% des cas recensés sont des cas de violence conjugale durant la période 1999-2000. Ces chiffres ne concernent bien-entendu que les cas de violence déclarés. La face cachée de l’iceberg est plus dramatique…
Pour atteindre leurs objectifs, les centres d’écoutes utilisent tous les moyens de communication possibles : Conférences, ateliers de travail, table ronde et ateliers de formation, organisation des campagnes de lutte contre la violence et la préparation d’une documentation sur les cas de violence. Pour les femmes ne sachant ni lire ni écrire, d’autres moyens de communication leur sont consacrés, telles les émissions radio-télévision, la projection de films, les débats et les portes ouvertes…Et le résultat est plus que surprenant. « Les femmes marocaines battues se montrent le plus souvent très coopératives. Elles n’hésitent pas à parler en public de leur drame. Ce qui contraste avec l’attitude de femmes battues dans d’autres pays notamment les pays européens » Explique une responsable d’ONG. Un grand pas vers l’éradication de la violence conjugale.

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