Société

«Notre diplôme n’est pas reconnu»

© D.R

ALM : Dans le cadre de l’AMO (Assurance-maladie obligatoire), quelles sont les nouvelles mesures prises en faveur des pharmaciens ?
Salaheddine Karim El Alaoui : Tout d’abord, il faut noter que le conseil de l’Ordre national des pharmaciens a toujours insisté sur deux points essentiels, à savoir instaurer le droit de substitution des médicaments pour le pharmacien et le développement des médicaments génériques au Maroc. Concernant la première revendication, le droit de substitution accorde au pharmacien le droit de proposer au patient un autre médicament moins cher que celui prescrit par le médecin mais qui produit le même effet thérapeutique. Il est clair que la prescription des médicaments reste le monopole du médecin. Cependant, nous demandons que le pharmacien ait le droit de remplacer un médicament par un autre moins coûteux par souci d’économie. Nous sommes actuellement en discussion avec l’Agence nationale de l’assurance-maladie à propos de ces deux points très importants.

Comment devient-on pharmacien au Maroc ?
Les études de pharmacie sont ouvertes aux candidats titulaires du certificat universitaire d’études scientifiques de biologie et géologie (BG). Ils passent un concours d’accès. Après quoi, les études en vue du diplôme de docteur en pharmacie durent quatre années. Cependant, il faut noter que le diplôme marocain n’est pas reconnu à l’étranger. Il n’est pas non plus reconnu par la Fédération internationale des pharmaciens (FIP). Ainsi, le pharmacien marocain ne peut pas exercer dans les pays étrangers. La raison ? La durée des études au Maroc est de quatre ans alors que dans d’autres pays, elle est de 5 ans. Les deux années d’études universitaires scientifiques BG ne sont pas prises en compte. C’est insensé ! C’est pourquoi, un projet de loi en discussion au niveau de la première Chambre prévoit que les bacheliers scientifiques s’inscrivent directement à la Faculté de pharmacie sans passer deux ans d’études BG. 

L’un des problèmes majeurs des pharmaciens qui ont fait leurs études en l’Europe de l’Est a trait à la question de l’équivalence et de la reconnaissance de leurs diplômes. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Il est vrai que l’Etat marocain ne reconnaît pas certains diplômes de doctorat de pharmacie délivrés par certaines universités étrangères dont celles de l’Europe de l’Est. Après la chute du mur de Berlin en 1989, des universités non reconnues par leurs Etats pullulent. Nous avons ainsi défini une liste d’universités étrangères reconnues. Cette liste est publiée au Bulletin officiel. L’Etat a également instauré une loi sur l’équivalence. Pour pouvoir exercer son métier, le candidat doit déposer une demande d’équivalence. La procédure est définie clairement par la loi. Le candidat doit déposer son dossier auprès du ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique. Ce dernier émet quelques recommandations complétées par la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat. Une commission tripartite, composée du conseil de l’Ordre national des pharmaciens, de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat et du ministère de l’Enseignement supérieur, statue sur le dossier.  Elle examine le cursus universitaire du candidat. S’il est probant, l’équivalence est accordée d’office au candidat demandeur. L’étude des dossiers se faisait au cas par cas. Cependant, vu le nombre élevé des demandes, nous avons institué un examen d’aptitude pour tous les candidats afin d’évaluer leurs connaissances.

Articles similaires

Société

Education: 60.000 coins de lecture seront installés dans les écoles primaires

Les élèves du primaire auront accès à une bibliothèque de classe avec...

Société

HCR : 18.241 réfugiés et demandeurs d’asile au Maroc à fin mars 2024

Leur nombre a légèrement régressé par rapport au mois de février

SociétéUne

L’UM6P présente au sommet présidentiel de l’Alliance U7+  

L’Université Mohammed VI Polytechnique a pris part, les 11 et 12 avril...

Société

Ait Taleb présente un plan d’action pour la prévention des maladies non transmissibles

85 % des décès sont attribuables à ces maladies