Société

Nouveau souffle pour l’expertise comptable

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S’il y a une profession qui suit bien de près le programme d’avancement  de l’offshoring au Maroc, c’est bien la profession des experts-comptables.  «Nous avons rencontré un certain nombre de responsables et d’investisseurs qui veulent monter une véritable plate-forme comptable au Maroc», explique Fessal Kohen, président de l’Ordre des experts-comptables. Environ 5000 comptables seront formés sur les différentes zones offshore, ce qui mettra le Maroc sur les pas de l’Inde, destination de choix pour les traitements comptables délocalisés des entreprises américaines.
Donc, l’offshoring est une  panacée pour les  quelque 300 cabinets affiliés à l’Ordre ? Pas tant que cela, rappellent d’autres membres de la profession. «L’offshoring se traduira en effet par une délocalisation de la tenue comptable française au Maroc», rappelle Brahim Chaoui du cabinet Assaidi. Comme toutes les professions libérales, le métier reste très soumis à la concurrence, avec des rémunérations allant de 10.000 à 100.000 dirhams.
Dans ses prérogatives, l’expert-comptable intervient de manière exclusive dans quelques domaines. La certification légale des comptes reste sa chasse gardée, comme le stipule la loi. En dehors de ce paravent légal, toutes les autres missions sont ouvertes à la concurrence. Ces dernières années, cette concurrence est devenue d’autant plus intense qu’avec la nouvelle loi sur la société anonyme, tout un pan d’entreprises a quitté le statut de S.A pour celui plus confortable (au niveau de la responsabilité juridique) de SARL. Cette érosion a exclu davantage les petits cabinets, qui ne peuvent pas rivaliser avec les grandes entreprises et les étrangers sur le terrain juteux de la certification légale.
Pour exister, un petit cabinet d’experts-comptables, exclu de fait par les règles du jeu, doit se battre bec et ongles contre les fiduciaires et les cabinets spécialisés, dans l’espoir de glaner assez de chiffre d’affaires dans le conseil et l’assistance pour équilibrer ses charges. En clair, monter un cabinet d’expert-comptable au Maroc n’est pas astreint à des charges autres que la présentation du  diplôme  et les démarches légales. Pour le reste, tout dépendra de la capacité de la nouvelle société à survivre à la concurrence et à évoluer à l’ombre des grandes.
A moins de saisir la brèche de la délocalisation à pleine volée, exemple suivi par  Offshore Téléservices Eurl. Cette entreprise spécialiste de l’axe Paris-Casablanca accompagne depuis quelques années un réseau de cabinets de province au Maroc expérimente depuis cinq ans les délices de la sous-traitance au Maroc. Cette délocalisation de la tenue de la comptabilité se fait en partenariat avec  des experts -omptables marocains sur place.
Les  coûts «offshore » de plus en plus bas au  Maroc militent pour de telles alliances.

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