Société

P.O : le retour en force du Maroc

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Le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom, est arrivé lundi, au Maroc porteur d’un message à Sa Majesté le Roi Mohammed VI de la part du Premier ministre israélien, Ariel Sharon. À son arrivée à l’aéroport de Casablanca, Shalom a déclaré que « le Maroc doit faire partie du processus (de paix) et peut constituer un pont entre les Israéliens et les Palestiniens ainsi qu’avec d’autres pays ». S’agissant de la situation au Proche-Orient et de l’escalade de la violence qui a lieu actuellement entre Israéliens et Palestiniens, il a insisté sur le rôle que le Maroc peut jouer pour que les deux parties reprennent le chemin de la paix. « Je suis sûr que le Maroc peut aider les deux parties à saisir cette nouvelle chance et à avancer dans le processus de paix », a-t-il précisé, se déclarant « convaincu que le Maroc est disposé à jouer un rôle central dans le processus de paix et que les deux parties l’accepteraient ». Sur la question des relations bilatérales, le ministre israélien a formulé le souhait de voir le Maroc et Israël rétablir leurs relations. « Il est temps que le Maroc et Israël rétablissent des relations plus étroites ». Rappelons qu’au lendemain de la signature des accords de paix d’Oslo, le Maroc avait donné son accord pour que des bureaux de liaison soient ouverts entre les deux pays. Mais, suite aux développements de la situation dans les territoires occupés après le déclenchement de l’Intifada, en 2000, Rabat avait décidé leur fermeture. Dans sa déclaration à la presse à son arrivée à l’aéroport de Casablanca, le chef de la diplomatie israélienne a appelé à la normalisation des relations bilatérales. « Nous avons entretenu de bonnes relations jusqu’à il y a trois ans et nous devrions continuer à les renforcer », a-t-il relevé. Sylvan Shalom a aussi saisi l’occasion pour rappeler le respect et l’estime dont jouit le Maroc auprès de la population de l’Etat hébreu et spécialement celle originaire du Maroc. « Le Maroc a une place très spéciale dans le coeur de plusieurs Israéliens », a-t-il dit. « Nous avons (en Israël) une grande communauté juive originaire du Maroc et je pense que c’est la seule communauté qui est restée étroitement liée à son pays d’origine », a rappelé le chef de la diplomatie israélienne. Le chef de la diplomatie marocaine, qui a reçu le diplomate israélien, a affirmé pour sa part que le Maroc oeuvre pour que les Palestiniens et les Israéliens « respectent de nouveau les engagements pris dans le cadre de « la feuille de route ». Benaïssa a précisé que le Maroc « oeuvre sans relâche en vue de convaincre les deux parties de retourner à la table des négociations » ajoutant que « la violence n’est pas la voie appropriée vers la réalisation de la paix et de la sécurité pour les peuples de la région ». Rappelant la visite effectuée, le 27 juillet dernier, au Maroc où il avait eu des entretiens avec SM le Roi Mohammed VI, le ministre marocain a affirmé que le Maroc souhaite la relance des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens. En réponse à une question sur les possibilités de relancer la « feuille de route », le ministre a indiqué que « cela dépend en premier lieu des conditions favorables au retour à la table des négociations ».La feuille de route est le projet sur lequel les parties israélienne et palestinienne se sont mises d’accord et qu’elles ont accepté, a rappelé M. Benaïssa, faisant remarquer que ce plan de paix, élaboré sous la supervision du quartette (ONU, USA, Union européenne et Russie), « constitue la plate-forme qui a reçu l’aval de la communauté internationale tout entière et de l’ensemble des pays arabes ». Pour ce qui est de la possibilité du rétablissement des relations bilatérales, Benaïssa a expliqué que « tout dépend de l’évolution de la situation dans la région et en particulier au niveau des rapports entre Palestiniens et Israéliens ». La visite du ministre des Affaires étrangères israélien intervient à un moment où tout semble bloquer au Proche-Orient. Ce qui rappelle des situations similaires que le conflit israélo-palestinien a traversées durant ces cinq décennies d’existence et où le Maroc avait joué un rôle très important en permettant le déblocage. Aujourd’hui, alors que tout semble indiquer l’impasse entre les deux parties, le Maroc est sollicité pour jouer le rôle de médiateur pour la paix. Une médiation qui dépasse cette fois-ci le cadre israélo-palestinien pour s’élargir aux différends internes aux Palestiniens. Car, il faut signaler que le conflit entre Abou Mazen et Arafat est l’un des éléments qui empêche le processus de paix d’avancer. Là aussi, le Maroc, qui jouit de l’estime des deux clans palestiniens, est invité à jouer un rôle important dans le rapprochement des points de vue entre les deux leaders palestiniens. Le retour en force du Maroc sur la scène politique arabe ne manquera certainement pas d’avoir des retombées positives sur le processus de paix au Proche-Orient.

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