Dans nombre de pays, la presse écrite a mangé son pain blanc à cause d’une crise structurelle qui va en s’accentuant. Nombre de journaux n’ont dû leur survie que par la mise en place d’alliances et de partenariats stratégiques.
En outre, il n’y a plus de petits marchés. Il y a des marchés tout court. C’est la juxtaposition de ces petits marchés dans un marché de plus en plus mondialisé qui donne à un journal ou à une entreprise de l’impact et du rayonnement au-delà de ses frontières nationales. Ce contexte impose forcément des stratégies publicitaires mondiales. Cela veut dire qu’une multinationale peut par exemple placer une publicité dans un journal imprimé au Maroc comme dans une publication éditée en Europe.
C’est dans ce cadre que je conçois l’arrivée du Monde au Maroc. L’aventure qu’il compte y entamer ne relève pas à mon avis d’une simple opération de prestige mais d’une volonté de consolidation de ses parts de marché dans la mesure où, comme je l’ai déjà, souligné il n’y a plus de petits marchés.
Je pense que l’implantation du monde au Maroc n’aura pas un impact à court terme sur les entreprises de presse locales car celles-ci ont une meilleure connaissance de leur pays dont ils donnent une information de proximité avec une sensibilité marocaine. En un mot, se payer une pub dans Le Monde conférerait pour ce genre de client un surcroît de distinction. Ceci risque de se faire au détriment des budgets destinés initialement à la presse écrite locale.
• Ahmed Khchichen,
expert en médias