Société

Pays-Bas : Bouyeri muet devant les juges

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Le procès de Mohamed Bouyeri, accusé de l’assassinat du cinéaste néerlandais Theo Van Gogh, s’est ouvert hier lundi devant un tribunal de la ville d’Amsterdam et avec des mesures de sécurité renforcées.
L’accusation reproche à Mohamed Bouyeri d’avoir assassiné, le 2 novembre 2004, l’arrière petit-neveu du peintre Vincent Van Gogh. Ce jour-là, comme en ont témoigné plusieurs personnes, Bouyeri aurait tiré à plusieurs reprises sur le cinéaste qui faisait du vélo avant de lui assener plusieurs coups de poignard. L’assassin présumé avait été arrêté par la suite à l’issue d’un échange de coups de feu avec la police néerlandaise.
Après le meurtre, Bouyeri aurait laissé sur le corps de sa victime une lettre de cinq pages menaçant du même sort plusieurs hommes politiques dont la députée Ayaan Hirsi Ali, également scénariste et auteur du texte accompagnant le court-métrage « Soumission » réalisé par Theo Van Gogh quelques mois avant sa mort. Dans cette fiction, le cinéaste néerlandais, fidèle à la ligne qu’il s’était choisi, épinglait les violences faites aux femmes musulmanes selon une certaine lecture des textes sacrés. Pour les enquêteurs, c’est ce film qui aurait mis Bouyeri hors de lui et qui l’aurait poussé à commettre l’irréparable. Lors de l’ouverture de son procès, l’accusé est arrivé devant la cour une copie du Coran sous le bras et habillé à la palestinienne. Pendant les débats, il a tenu à garder le silence si ce n’est une prière balbutiée au tout début.
Mohamed Bouyeri ne fait ainsi que confirmer une « ligne de conduite » adoptée dès le départ. Il avait auparavant même signifié qu’il ne désirait pas être défendu par son avocat et qu’il ne souhaitait pas assister aux débats de la Cour.
Pour un islamologue, cité par AFP, Bouyeri voudrait ainsi jouer le martyr face à un tribunal qu’il ne reconnaît d’ailleurs pas.
Devant ce tribunal d’Amsterdam, Bouyeri est poursuivi pour le meurtre de theo Van Gogh, mais aussi de tentative de meurtre contre des passants et des policiers. La cour n’a toutefois pas retenu contre lui l’accusation d’appartenance au groupe terroriste Hofstad pour insuffisance de preuves. Plusieurs membres de ce groupe, au nombre de quinze, sont actuellement en état d’arrestation en attente d’être jugés. Quatorze sont détenus aux Pays-Bas alors qu’une autre personne a été écrouée en Grande-Bretagne.
L’acte de Bouyeri, qui né et élevé à Amsterdam, a été suivi de plusieurs attaques, en représailles, contre des mosquées et des écoles islamiques dans ce pays qui accueille une forte communauté musulmane estimée à près d’un million de personnes et dont une grande partie sont des ressortissants d’origine marocaine.
Son procès, ouvert hier lundi, est prévu pour durer encore ce mardi et éventuellement demain mercredi. Les juges, entre temps, après avoir écouté les parents de la victime, devront auditionner les témoins du meurtre. Toutefois, aucune date n’a été fixée pour l’énoncé du verdict dans cette affaire qui a jeté des ombres sur les relations, vieilles de 400 ans, entre le Maroc et les Pays-Bas. S’il est reconnu coupable, comme le laissent entendre témoins, analyses ADN et expertises balistiques, Mohamed Bouyeri, 27 ans, risque la prison à vie.

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