Dix ans après la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, plus de «300 millions d’Africains ne disposent pas d’un accès normal à une eau de qualité et un grand nombre vit encore dans des conditions d’hygiène et de salubrité inadéquates», a affirmé lundi à Dakar le ministre sénégalais des Mines, de l’énergie et de l’hydraulique.
Le ministre sénégalais, qui intervenait à l’ouverture d’un atelier régional sur la gestion intégrée des ressources, a estimé que «la crise de l’eau est souvent une crise de gestion car nous savons que globalement, il existe suffisamment d’eau sur la planète». Pour lui c’est en Afrique que la problématique de la gestion des ressources en eau se pose avec beaucoup plus d’acuité du fait de l’instabilité climatique, la plupart des pays étant confrontés à de «sérieuses difficultés liées à l’insuffisance, à la surabondance ou à la mauvaise qualité de l’eau ». Il a indiqué que la prise de conscience réelle, tant au niveau mondial que sous-régional de la valeur de l’eau a abouti progressivement à la nécessité de procéder à des «ruptures et à gérer autrement les ressources en eau».
A ce propos, il a suggéré l’abandon de l’approche tendant, selon lui, à «satisfaire au prix d’investissements onéreux une demande en eau en perpétuelle croissance, au profit d’une gestion de la demande, en privilégiant les économies d’eau». Pour lui, ce préalable est important dans les pays sous-développés où les gouvernements sont obligés de s’endetter auprès de leurs partenaires pour réaliser ces investissements. La seconde rupture, a-t-il indiqué, consiste à considérer la préservation de la ressource comme une contrainte dans l’élaboration de toutes les politiques de développement économique. «L’eau ne doit pas s’adapter à nos décisions politiques, mais c’est à nous de nous adapter à elle», a-t-il estimé.