Société

Point de vue de l’AGEF

Au Maroc, l’introduction de la flexibilité dans la relation du travail a, pendant longtemps, constitué un brandon de discorde entre patronat et syndicat. Une telle mésentente provient du fait que, dans notre pays, le concept de flexibilité souffre d’une interprétation trop restrictive, qui identifie «flexibilité» à «précarité». On semble oublier que la vraie précarité est due paradoxalement à une réglementation inappropriée du travail temporaire ou à temps partiel, qui fait que des millions de salariés, engagés sous ces formes atypiques d’emplois, se trouvent astreints à travailler au noir.
La condition de sécurité de l’emploi fait que le recrutement, dans le secteur formel, est perçu comme une lourde contrainte. Par conséquent, cette même condition devient génératrice de distorsions dans le secteur informel. Plus on protège le système, plus on condamne les moins lotis, en termes de qualification, à tomber en dehors du système.
C’est pour cela que des hommes, des femmes et des enfants sont aujourd’hui employés à la limite de l’esclavage, sans aucune garantie, pas même de leur sécurité physique. Remarquons au passage que, même dans le secteur formel, où la sécurité de l’emploi est a priori garantie, la flexibilité est omniprésente, en témoigne le nombre d’adhérents de la CNSS qui font le va-et-vient, estimés à 25%. Si on intègre les entreprises non adhérentes à la CNSS, le taux de mobilité atteindrait 50 à 60%.
Il faut savoir parler de la flexibilité sans que le côté passionnel prenne le dessus sur une analyse objective. Il est possible d’imaginer un régime de flexibilité qui aboutit à un équilibre entre la protection des travailleurs et la nécessaire adaptation des entreprises aux évolutions du marché.
Ainsi par exemple, le travail à temps partiel permet à l’entreprise d’embaucher même si le besoin ne justifie pas un poste à plein temps. Au niveau macro-économique, le temps partiel favorise l’insertion sociale et la réduction du chômage. Un pays qui compte 20 millions de travailleurs à temps plein et 4 millions de chômeurs n’est pas le même que celui qui compte 16 millions de temps plein et 8 millions de temps partiel. Dans le premier cas, la société se coupe en deux ; dans le second, elle conserve son unité grâce à une insertion de tous par le travail.
Autre forme de flexibilité, le travail en temps partagé permet à une PME de partager les compétences dont dispose une grande entreprise. Bon nombre de dirigeants de nos PME se privent de compétences particulières, pensant qu’ils n’ont pas les moyens financiers ou une charge de travail suffisants pour employer à plein temps des cadres de haut niveau. Avec le travail en temps partagé, la PME peut recruter le collaborateur spécialiste pour qu’il travaille le temps nécessaire à ses besoins, lui apportant ainsi l’éclairage spécifique pour la mise en œuvre d’une stratégie nouvelle ou la mise en conformité des pratiques de l’entreprise avec les normes reconnues dans une fonction.

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