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Pour démissionner, les médecins spécialistes devront rembourser l’Etat

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Un nouveau décret oblige les médecins spécialistes à rembourser les frais de formation avant de démissionner. Service sanitaire obligatoire est Le new deal de Louardi.

Plus de démissions pour les médecins spécialistes avant huit ans d’activité dans la santé publique. La disposition existait déjà mais elle n’était pas tout à fait contraignante puisque les praticiens démissionnaient bien avant. Aujourd’hui, le ministre de la santé, El Houssaine Louardi, veut verrouiller la procédure. Dans ce sens, un décret modifiant et complétant le décret 2-91-527 relatif à la situation des étudiants externes et internes et des résidents des CHU, a été adopté par le Conseil de gouvernement. En vertu du nouveau texte, plus aucune démission de la part d’un médecin spécialiste ne sera acceptée avant un délai minimum de huit années.

Contrairement à ce qui se passe aujourd’hui, la démission attendra le visa du ministère de tutelle. Ce dernier n’acceptera, selon les dispositions du nouveau décret, que les démissions avec un motif légal sous réserve d’un dédommagement en faveur de l’Etat. En effet, le ministère de la santé va exiger, selon les nouveau décret, un remboursement intégral des frais de formation pour les médecins formés par les facultés publiques de médecine. Mais il y aura une exception. Après avoir échoué à convaincre les médecins et les étudiants en médecine de la fameuse loi sur le service sanitaire obligatoire, le ministère de la santé compte sur le nouveau décret pour encourager les praticiens à choisir les affectations dans les zones manquant d’effectifs. Comment?

C’est simple. Les médecins qui auront effectué une durée de service dans l’un des hôpitaux dont la liste sera arrêtée par le ministre, se verront cette période doublement déduite des huit années de service obligatoire à condition que la durée de travail effectif soit égale ou supérieure à deux années. Exemple. Un médecin qui passe quatre années dans un hôpital dans une région reculée pourra démissionner tout de suite après puisque les quatre années seront multipliées par deux. D’autres nouveautés sont également prévues par le décret adopté par le Conseil de gouvernement vendredi dernier. Le texte consacre l’indépendance des Centres hospitaliers universitaires (CHU) vis-à-vis du ministère de la santé. En effet, le CHU aura la possibilité de signer directement les engagements avec les médecins. De même, les CHU sont désormais habilités à organiser eux-mêmes des concours pour le recrutement de médecins résidents. Ce n’est pas tout. Les Centres hospitaliers universitaires ont la possibilité de conclure des contrats avec les médecins résidents. Une partie des places annuelles sera ainsi réservée aux médecins résidents contractuels.

Le ministre de la santé marque un nouveau coup avec ce nouveau décret. Alors que le service sanitaire obligatoire n’est plus d’actualité en raison du refus des étudiants en médecine et des praticiens, le décret adopté par l’Exécutif doit en principe mettre tout le monde d’accord puisque des privilèges sont prévus pour les médecins qui vont accepter les affectations du ministère même dans les endroits reculés.

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