Société

Présentation du projet d’adaptation du découpage communal pour 2008

Transformation de 20 communes rurales en communes urbaines, création de deux communes urbaines, fusion de 10 communes situées en zone rurale, naissance de 14 communes rurales… Décidément, la tendance à l’urbanisation est le point dominant du nouveau découpage communal. «Un Plan quinquennal (2008-2012) devra accompagner le découpage communal, en soutien à la bonne gouvernance au niveau des agglomérations connaissant un développement urbanistique continu et en vue de promouvoir les zones pâtissant du désenclavement et de la faiblesse des infrastructures», a annoncé le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, Saâd Hassar, lors de la présentation du projet d’adaptation du découpage communal pour l’année 2008. Les modifications intervenues ont concerné 484 communes (365 rurales et 119 urbaines) sur un total de 1.497, avec un intérêt particulier pour le monde rural qui s’est taillé 480 opérations d’adaptation sur un ensemble de 635.
La dé-ruralisation gagne ainsi en ampleur, à la faveur du boom urbanistique que connaît le Royaume. Pour s’en rendre compte, il suffit de constater la suppression de 10 communes rurales.
Les communes rurales supprimées sont Oulad Afif, Tamadroust, Khyayta et Aïn Dorban (province de Settat), Ferkhana (province de Nador), Moualine Al Ghaba (préfecture de Benslimane), Karma Bensalem et Oued Roumane (Meknès), Boukhalef (Tanger) et Sidi Boukhalkhal (Khémisset).
Autre indicateur de l’extension du périmètre urbain, vingt communes rurales ont été transformées en communes urbaines. Il est question de Laqliâ (Inezgane Aït Melloul), Aoulouz (Taroudant), Amezmiz (Al Haouz), Sidi Bouathmane (Kelaâ Sraghna), Darouich, Midar, Selouane, Rass El Ma et Ben Tayeb (Nador), Mansouria (Benslimane), Sidi Rahal, Soualem et Daroua (Settat), Sidi Allal Bahraoui (Khémisset), Aïn Atiq (Skhirat-Témara), Lahraouyine (Médiouna), Bouskoura et Dar Bouazza (Nouaceur), et Sidi Bouknadel (Salé).
A remarquer, en passant, que le changement touche principalement les communes rurales se trouvant à la périphérie des grandes agglomérations urbaines. Ces communes, qui se plaignent souvent du manque de ressources, sont les plus touchées par le phénomène de l’habitat clandestin, l’absence de propreté, la recrudescence de la pauvreté, et autres fléaux en contradiction avec l’essor urbanistique que connaissent de grandes agglomérations urbaines comme Casablanca, Fès, ou plus encore Marrakech. Un constat relevé par les présidents des conseils communaux, qui sont intervenus en masse lors de la présentation du projet d’adaptation communal, en présence de représentants de partis politiques et d’acteurs de la société civile.
Le président du conseil de la ville de Fès, Mohamed Chabat, a relevé à cet effet des «défaillances» dans le découpage communal de 2003, regrettant que l’ancien découpage ait contribué à l’émergence d’un «environnement noir» autour des grandes agglomérations. Le maire de Fès s’est par ailleurs étonné de «l’ampleur des laideurs qui jonchent les routes menant notamment vers les aéroports des grandes villes», ajoutant que les communes-bidonvilles laissées en rade du développement desservent l’image du pays aux yeux des visiteurs étrangers.
Le nouveau découpage administratif prévoit en plus une délimitation significative de la superficie de certaines communes rurales, en vue d’une meilleure maîtrise de leur gestion. Ainsi peut-on constater que des coupes ont été opérées sur certaines communes rurales, permettant la création de 14 nouvelles communes rurales.
Parmi ces dernières, on peut citer Jbilat (Al Haouz), Sidi Mohamed Benmansour (Kénitra), Oulad Ziane (Settat), et Oulad Azzouz (Nouaceur).
Elaboré par le ministère de l’Intérieur, le projet d’adaptation du découpage communal vise à consacrer les fondements de la démocratie locale et le principe de proximité, à renforcer l’administration locale et à adapter le cadre territorial aux mutations démographiques, spatiales, sociales et économiques du Royaume.



Un plan quinquennal pour accompagner le découpage communal


Dans son allocution d’ouverture, mercredi à Rabat, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, Saâd Hassar, a fait part de l’adoption d’un plan quinquennal (2008-2012) devant accompagner le projet d’adaptation du découpage communal.
La mise en œuvre de ce plan quinquennal se déroulera sur trois étapes. Dans la première étape, il sera procédé à la définition des critères de référence du découpage territorial. A ce propos, le plan quinquennal prévoit la mise en place, en milieu urbain, d’une annexe administrative pour tous les 28.000 habitants. En milieu rural, le même plan prévoit de mettre sur pied une caïdat pour 22.000 habitants.
En ce qui concerne la deuxième étape, le ministère de tutelle procèdera au lancement d’un vaste processus de consultations avec les responsables des préfectures et autres provinces du Royaume, en vue de clarifier les principes de la stratégie visant à requalifier les ressources humaines.
Troisième et dernière étape de ce plan quinquennal, elle sera consacrée à l’harmonisation des choix des préfectures et autres provinces portant sur le renforcement des unités administratives et le système de référence élaboré par le ministère de l’Intérieur. A ce sujet, on apprend que le département de tutelle prévoit la création de 472 unités administratives réparties, de manière équilibrée, entre les périmètres urbains et les zones rurales.
M. Hassar a, par ailleurs, souligné que le projet d’adaptation du découpage communal est le fruit d’un travail patient de consultations avec les responsables communaux, et les partis politiques.
Les consultations ont également associé les experts et les spécialistes, ce qui a permis d’aboutir à l’actuelle version du texte «ayant fait l’objet de consensus tout au long du processus de préparation du projet et à tous les niveaux», a souligné le secrétaire d’Etat Saâd Hassar.
Le responsable a également noté que le Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, est résolument engagé sur la voie de la consécration de la démocratie, en ce sens que la réalisation du développement, l’ancrage de la politique de proximité et le traitement des clivages entre les régions ne peuvent se concrétiser sans le renforcement du processus de décentralisation et de déconcentration.

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